Genève

Course au Conseil d’État 2023: entretien avec Jean Burgermeister

30.01.2023 19h53 Rédaction

Suite de nos entretiens de candidats au Conseil d’État. À la gauche de la gauche, Jean Burgermeister est l’un des cinq candidats en lice. Mais les luttes intestines auront peut-être raison du maintien de leurs sièges au Parlement.

C’est un jeune politicien qui n'en est pas à sa première campagne. Jean Burgermeister se lance sous la bannière de l’Union populaire. Une liste de la gauche de la gauche qui n’est pas la seule: «La situation est encore un peu compliquée. Elle se clarifiera dans les jours à venir, mais il faut retenir qu’il y a deux listes d’Ensemble à Gauche», explique-t-il. Sa liste regroupe, d’après ses dires, la majorité des élus Ensemble à Gauche. Le candidat au Conseil d’État plaide, lui, pour une liste unique.

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Interrogé sur le soutien de son camp politique au sujet de la tentative d’entartage de Céline Amaudruz et les menaces de mort, Jean Burgermeister commente: «Les grands cris poussés par l’UDC sont un peu grotesques. On ne doit pas faire de menaces de mort (menaces qu’il ne condamne pas, expliquant ne pas avoir vu la vidéo, NDLR.). Mais je ne pense pas que l’on tue les gens avec de la crème pâtissière et je pense que les gesticulations anti-syndicales sont indignes et de mauvaise foi.»

Dix propositions au programme

Le programme de l’Union populaire contient dix propositions. Parmi elles, la mise en place d’un abonnement TPG à 100 francs par an. «Nous sommes pour la gratuité, mais je crains que la législation fédérale ne l'empêche. Il est important de développer les transports publics et les rendre accessibles au plus grand nombre. Si l’on veut réellement réduire les émissions de gaz à effet de serre, comme le prétend le Conseil d’État, c’est ce genre de mesure forte que nous devons prendre immédiatement.» La liste souhaite également offrir une place garantie en crèches pour chaque enfant.

Il propose également l’ouverture d’un droit illimité pour les plus de 55 ans aux indemnités chômage. «Il y a passablement des salariés qui sont concernés par des licenciements et des pertes d’emplois. Passé 55 ans, pour ces gens-là, cette situation est très difficile. Les possibilités de retrouver un emploi s’amenuisent et on se retrouve dans les situations très difficiles, défend-il. (…) Ce sont des gens que l’on fait basculer dans la précarité ou dans la pauvreté.»

Plus d’impôts pour financer

Autre gratuité envisagée, celle de l’eau et de l’électricité sous un certain seuil. La cible? Les zones villa: «On a considéré que 75% d’une consommation de base en eau et électricité des ménages devrait être gratuite. Et ensuite, on renchérit les prix. On considère que ce sont des besoins fondamentaux qui doivent être accessibles. Et puis, on n’a pas mis à 100% de la consommation des ménages actuels pour créer un cercle vertueux et réduire la consommation. Les propriétaires de grandes villas consomment beaucoup plus à cause du remplissage de piscines et de l’arrosage.

L’Union populaire veut donc plus de dépenses pour la population. Cela pourrait passer par des nouvelles cotisations patronales, mais aussi des hausses d’impôts pour les plus riches. Jean Burgermeister veut s’attaquer aux fortunes de plus de 3 millions de francs imposables, tout comme les gros héritages. Les revenus à plus de 250’000 francs seraient également concernés. «Il y a une masse considérable d’argent qui est captée par une petite minorité, pointe le candidat. Il y a de plus en plus de multimillionnaires et de milliardaires qui voient leur fortune croître leur fortune à une vitesse folle.»