Genève

La Belotte-Bellerive, vigie centenaire

12.08.2022 15h00 Martin Esposito

La société de sauvetage de la Belotte-Bellerive va fêter ce week-end ses 100 ans. L’occasion de découvrir l’histoire de cette association de 57 sauveteurs bénévoles qui oeuvrent pour assurer la sécurité du petit lac, mais qui sont avant tout passionnés par l’écrin qu’ils protègent.

Ce mardi, au début du mois d'août, le Léman est dans tous ses états. L'eau est agitée et le vent souffle fort. Pourtant, pour la brigade de surveillance présente ce jour-là du côté du petit lac, pas d'alerte. Il y a peu de navigateurs, les plages sont loin d'être remplies et les paddeleurs se font rares. Alors, c'est l'occasion pour les trois sauveteurs bénévoles de s'entraîner. «La formation fait partie de notre quotidien», insiste Christophe Progin, président de l'amicale depuis quelques années.

Les missions des sauveteurs sont variées. Bien sûr, il y a le sauvetage, mais aussi de la surveillance du port de Bellerive, «des bateaux qui seraient mal amarrés, des plateformes de travaux sur le lac, des plages, des zones naturelles, explique le président. Il peut arriver en ces temps de canicule que des gens oublient des bouteilles de gaz sur leur bateau.» Pas avares en détails, l'homme comme ses bénévoles le sont quand il s'agit de raconter des anecdotes sur le Léman. Les drames arrivent et ne laissent pas indifférent. Un soutien psychologique existe quand la situation est trop dure. 

Un siècle de fraternité

«Nous sommes comme une famille, raconte Saskia Bryan, jeune sauveteuse. On passe beaucoup de temps ensemble, que ce soit durant nos gardes ou en dehors.» C'est un peu la marque de cette association. Qu'importent les époques si l'on se fie aux archives de l'association. Entre les photos d'entrainements et les cérémonies, sorties et repas commun sont légion. Comme pour sceller les valeurs de l'association: passion et entraide. «Ceux qui ne sont pas passionnés et viennent par intérêt ne font pas long feu», balaye une membre.

C'est parfois une histoire de famille. Florian Ganiere, aujourd'hui président d'honneur, est entré dans l'association «parce que mon père m'y emmenait. Cela m'a passionné, un poste de nageur s'est libéré et j'ai foncé sur l'occasion.» Sa femme et son fils sont également membres.

«Avec un cadre comme celui-ci...»

Mais les missions du club ne s'arrêtent pas là. Membre de la Société internationale du Léman, La Belotte-Bellerive affronte les 34 autres associations lémaniques sur du remorquage sauvetage ou encore à la barque à rameurs. Ils sont une dizaine à pousser à la force de leurs bras ce bébé de 1'200 kilos à vide. Comme au bon vieux temps: il a fallu attendre les années 40 avant que l'association ne se dote d'un bateau à moteur.

À l'aube de ses 100 ans, l'association dispose de 4 bateaux, d'une grande équipe de sauveteurs et d'une certaine expérience. Bien que «marquée par des hauts et des bas», comme le reconnaît son président d'honneur, la société de sauvetage vit au rythme du petit lac. Bol d'Or, traversée de funambule sur la rade ou simples sauvetages estivaux, en bref, aligné sur le Léman