Genève

«La FIFA respecte tous nos critères»

30.01.2023 19h28 Denis PALMA

rédaction

Plusieurs collectivités publiques de Suisse romande ont emprunté des centaines de millions à la FIFA, révèle la RTS. Au bout du lac, ces prêts à très courts termes concernent la Ville de Genève. On en compte 11, contractés entre 2018 et 2022 pour une somme globale qui atteint les 600 millions de francs, nous a confirmé la municipalité. 

11 transactions pour un montant global de 600 millions 

La Coupe du monde de football, grâce en grande partie grâce aux droits télévisés, a permis à la FIFA d’accumuler un immense pactole. Pour éviter les taux négatifs, la Fédération internationale de football a concédé des prêts à courts termes d’une durée de trois à sept mois sans intérêt à de nombreuses collectivités publiques. La Ville de Genève a contracté 11 de ces transactions entre 2018 et 2022 pour un montant global de 600 millions, nous a précisé le conseiller administratif Alfonso Gomez. Les transactions ont été réalisées sur la plateforme Loanboox. Elle possède l’avantage de mettre directement en relation le créancier avec le débiteur en évitant les commissions prélevées par les intermédiaires. Selon la ville, ces emprunts ont servi à alimenter ses besoins courant en liquidité. «Ils servent à faire face à un certain nombre de frais, cela peut être des salaires ou des fournisseurs», indique le grand argentier de la Ville. 

«Dichotomie entre les paroles et les actes»

La droite fumine. Elle souligne toute l’inconsistance des Verts, entre les paroles et les actes notamment au sujet du projet de fan zone avortée. «La Ville de Genève s’était dite rassurée par cette annulation, ne souhaitant pas associer l’image de la ville à celle de la FIFA. Et lorsqu’il convient de se financer, la municipalité choisit un partenaire financier qui n’est pas même soumis à l’autorité des marchés financiers, la Finma. Il y a une grosse dichotomie entre les paroles et les actes», fustige le Président du PLR en Ville de Genève kevin Schmid.  

«La FIFA respecte les critères qui nous avons»

Des fonds qui proviennent de la FIFA, est-ce contraire aux idées, au programme des Verts ? Pour Alfonso Gomez ces emprunts respectent tous les standards, y compris ceux de son parti. «A ce jour, la FIFA respecte les critères qui nous avons. Les critères éthiques, l’origine des fonds bien définit: à savoir principalement les redevances télévisées. Donc, pour nous, la discussion est claire: nous pouvons contracter ce type de prêts», explique l’édile.

La question d’une réglementation est posée 

Cette affaire met mal à l’aise le président des verts en ville de Genève. Elle pose, dit-il, la question d’une réglementation de ce genre de transaction à travers une charte éthique. «La FIFA est un organisme qui est soumis à des enquêtes externes et internes. Tant que l’on ne fait pas toute la lumière sur ces affaires, il faut peut-être penser à mettre en place une charte pour poser des limites à ce type d’emprunts», estime le président des Verts en Ville de Genève Omar Azzabi.   

Le grand argentier de la Ville de Genève se dit ouvert au débat qui ne manquera de se prolonger au sein du délibératif de la Ville de Genève. En tout, la ville a contracté 52 emprunts de ce type à courts termes sans intérêt entre 2018 et 2022.