Genève

Genève peut mieux faire pour prévenir le surpoids et l'obésité

31.01.2023 17h47

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La Cour des comptes genevoise a évalué les programmes subventionnés visant à lutter contre le surpoids et l'obésité. Elle estime que le canton doit renforcer son action face à un phénomène en augmentation et dont les répercussions sanitaires et financières sont importantes.

En Suisse, 11% de la population âgée de 15 ans et plus est obèse et 31%, en surpoids, a indiqué mardi devant les médias Isabelle Terrier, magistrate titulaire. En hausse constante, le phénomène a été renforcé dans tous les pays industrialisés occidentaux avec la crise sanitaire due au Covid-19.

Si la prévalence augmente avec l'âge, les personnes issues d'un niveau socio-économique défavorisé, à savoir les migrants ou avec un faible niveau de formation, sont plus souvent affectées que les personnes plus favorisées. Une étude genevoise montre que les communes les plus touchées par le surpoids et l'obésité sont des communes dites populaires, comme Meyrin, Vernier, Onex et Lancy.

Atteinte limitée

Le surpoids et l'obésité ont des conséquences sur la santé et les relations sociales. En termes financiers, les coûts directs et indirects pour la Suisse s'élèvent à plus de huit milliards de francs par an, raison pour laquelle la Cour des comptes a voulu savoir si les programmes subventionnés par le canton sont efficaces.

Premier constat, le canton de Genève dispose bien d'une politique de promotion de la santé et de prévention en phase avec les études et recommandations fédérales et internationales, a salué Mme Terrier. Les programmes visent bien les enfants et adultes de catégorie socio-professionnelle modeste, mais ils ne les atteignent que de manière limitée.

En effet, les programmes en milieu scolaire et préscolaire dépendent des acteurs de terrain en l'absence de volonté publique de cibler par quartier. Dans le même ordre d'idée, les programmes ne touchent que peu les adultes les plus à risque qui ont d'autres préoccupations, notamment organisationnelles et financières. La Cour estime que l'Hospice général devrait informer ses bénéficiaires sur les programmes.

Renforcer le pilotage

La Cour des comptes déplore aussi l'absence d'actions pour l'ensemble de la population dans le domaine de l'alimentation, comme la taxe sur le sucre ou l'étiquetage Nutricore. Même si le canton n'est pas compétent pour prendre certaines décisions, il peut faire pression sur la Confédération. Il peut aussi agir sur le contenu des distributeurs dans les établissements scolaires.

Le plan cantonal ayant été établi avant la crise sanitaire, la Cour des comptes estime que le Département de la sécurité, de la population et de la santé, qui pilote cette politique publique transversale, devrait 'passer à la vitesse supérieure et réfléchir à d'autres actions', selon Mme Terrier. Or le département a refusé la recommandation lui demandant de renforcer le pilotage et le suivi des programmes.

/ATS