Genève

Fusion UBS et Crédit Suisse: entre inquiétude et positivisme

20.03.2023 18h09 Julie Zaugg

Crédit Suisse

Malgré un prêt de 50 milliards de francs de la Banque Nationale Suisse jeudi passé et la mise à disposition de liquidités illimités, l'action de Credit Suisse s’est écroulée. En mauvaise forme depuis de longs mois, la deuxième banque du pays a vécu une semaine sombre. Une chute inexorable soldée par une décision hier soir: l’absorption du Crédit Suisse par l’UBS. Une opération salvatrice, bien que douloureuse et non sans conséquence pour le tissu économique genevois.

En crise depuis plusieurs mois, la Banque Crédit Suisse n’est plus. Un nouveau mastodonte bancaire a été créé, ce dimanche, avec son rachat par l’UBS. Une opération sauvetage, pour ne pas essuyer de dégâts irréparables, pourtant la fusion de Crédit Suisse et UBS ne sera pas sans conséquence sur la place financière suisse. 

Du côté de la conseillère d’Etat Fabienne Fischer, cette annonce est préoccupante : «Évidemment, c'est le choc d'abord puis l'inquiétude. L'inquiétude pour toutes les personnes collaboratrices et collaborateurs parfois depuis longtemps, du Crédit Suisse, qui se retrouvent avec une grande incertitude, un risque de chômage majeur. C'est à eux que l'on pense en premier».

Crainte partagée par la société suisse des employés de commerce : «La Société suisse des employés de commerce se dit inquiète pour le sort des travailleurs. Elle est déjà en contact avec les commissions du personnel des deux banques. Elle invite les dirigeants d’UBS et Crédit Suisse à replacer les employés, pour éviter les licenciements » nous dit la porte-parole. 

Réunir les différents acteurs

Le Canton de Genève compte environ 1000 employés pour UBS et 700 chez Crédit Suisse. Le pourcentage d’employés concernés par un licenciement n’est pas encore connu, mais la conseillère d’Etat espère limiter la casse. 

Une Task Force verra prochainement le jour et dans l’immédiat un premier point de situation sera réalisé dès demain avec les acteurs du secteur bancaire afin d’amener des pistes de réflexion auprès de Berne: «Cela peut être des programmes particuliers de soutient aux personnes qui se retrouveraient au chômage, avec des problématiques liées à l'afflux de personnes dans ce secteur, à l'âge, à un besoin de formation, de reconversion...» détaille Fabienne Fischer. 

Avenir incertain

Parmi les acteurs attendus demain, l’association des employés de banques (ASEB), la Fédération Romande des entreprises (FER) , la Fondation suisse pour un développement durable (Ethos) et Genève place financière. Son directeur, Edouard Cuendet veut rester positif. Il vante la résilience du secteur, qui selon lui ne manque pas d’atouts. «La situation est compliquée mais nous sommes confiants, dans la mesure où ces personnes sont extrêmement qualifiée, c'est une marque de fabrique de notre place financière» expose-t-il. Et de rajouter: «Nous avons beaucoup de modèles d'affaires différents, cette grande diversité est un énorme atout en situation de crise».

Les employés genevois d’UBS et Credit Suisse représentent ensemble 10% du secteur bancaire helvétique.  Berne aura le dernier mot sur les conditions autour cette fusion mais le destin des banques semble scellé, reste à en voir les retombées.