Genève

Affaire Bachmann: l’UDC veut stopper les nominations familiales

18.03.2024 19h13 Denis Palma

UDC

L'UDC dépose un projet de loi pour geler les promotions à des hauts postes des membres de la famille d'un conseiller d'État. Le parti souhaite aussi empêcher tout nouvel engagement d'un proche au sein de l'administration. La plupart des partis ne suivront pas.  

La polémique ne désenfle pas autour de la nomination du père de la conseillère d’État Delphine Bachmann à un poste stratégique de l’État. Pour prévenir tout soupçon de népotisme dans les affaires de l’administration, l’UDC veut interdire aux membres de la famille des conseillers d'État l'accès à la fonction publique ainsi qu'aux postes les plus élevés de l'administration.

«Le respect de la compétence a primé sur les dégâts d’image», dit le Conseil d'État. Une entorse au bon sens pour une majorité de partis politiques. l'UDC décide d'aller plus loin avec le dépôt d'un projet de loi devant le Grand Conseil.

«Si on est le frère, le beau-frère, le père, jusqu’à oncle et tante, on ne pourrait plus être embauché à l’État. Deuxièmement, on ne pourrait pas travailler à un poste de directeur ou directeur adjoint d’office, de secrétaire général ou de secrétaire général adjoint», détaille Lionel Dugerdil, président de l'UDC. 

«La meilleure réponse serait un retour du bon sens au sein du Conseil d’État.» – Yvan Zweifel (PLR)

Les autres partis jugent ce texte excessif, à l'instar d'Yvan Zweifel (PLR): «Le Conseil d’État a manqué de bon sens. Il a fait une erreur non pas légale, mais politique. Faut-il légiférer pour une erreur politique? La réponse est probablement non. Lorsqu’elle voit une mouche sur un mur, l’UDC tire dessus avec un bazooka. Nous étudierons donc ce projet pour voir s’il y quelque chose à faire, même si la meilleure réponse serait simplement un retour du bons sens au sein du Conseil d’Etat.»

Jacques Blondin (Le Centre) abonde: «C’est une usine à gaz, c’est exagéré.» Caroline Marti (PS) est du même avis et va plus loin: «Ça voudrait dire qu’on ne pourrait plus engager, par exemple, à l’hôpital quelqu’un qui aurait un lien avec le conseiller d’État d’un autre département. C’est absurde et discriminatoire.» 

Et maintenant ?

Dans l’immédiat, la conseillère d’État Delphine Bachmann compte-t-elle quitter la délégation à la transition numérique où elle siège aux côtés de Nathalie Fontanet, sous la présidence de Carole-Anne Kast? En cas de priorisation des investissements numériques par département, la ministre du Centre se récusera-t-elle? Contactée, Delphine Bachmann a refusé de répondre à ces questions.