Genève

Le Conseil d'État veut planter 150'000 arbres en ville d'ici 2040

08.05.2024 18h50 Rafael Pacheco

Canopee

Le Conseil d’État a adopté sa stratégie d’arborisation à l’horizon 2070. Conservation, plantation et augmentation du taux de canopée, les objectifs se veulent ambitieux: la surface de 760 terrains de football sera transformée en arbres.

Planter 150'000 arbres à Genève d’ici 2040, voilà l’ambition du canton. Le Conseil d’État a présenté ce jour sa nouvelle stratégie d’arborisation. Pour lutter face au réchauffement climatique, le taux de canopée passera de 23 à 30% à l’horizon 2070.

«On aura de plus en plus de vagues de chaleur. Et que font les peuples du sud? Ils ont des arbres en ville. C'est ce que nous devons faire, metttre beaucoup plus d'arbre en milieu urbain», analyse le président du Conseil d'État genevois Antonio Hodgers. Il souhaite que l'arbre cesse d'être «le parent pauvre de l'aménagement».

Pensé localement par quartier, la promesse est claire, avec 554 hectares de surface ombragée en plus. «C’est extrêmement ambitieux, cela représente le double en comparaison à ce qui est planté aujourd’hui», constate le directeur biodiversité et forêts de l'office cantonal de l'agriculture et de la nature Patrik Fouvy.

Le bourgeon, dans le camp des privés

Un investissement à la hauteur du défi. 204 millions de francs ont été débloqués dans ce dossier. En 2020, le Conseil d’État articulait les mêmes chiffres de taux de canopée pour 2050, soit 20 ans de moins que l’objectif actuel. L’équivalent em ombre de 760 terrains de football verra-t-il le jour? Pas certain.

Deux tiers de l’aire urbaine pouvant accueillir de nouveaux arbres se trouvent sur une parcelle privée. Le Conseil d’État compte sur l’argument financier pour convaincre. «Finalement, cette stratégie est une vision d'ensemble du territoire, tout le monde y trouve son compte», estime Antonio Hodgers.

L'enjeu des sols

En dehors des recours, le plus grand obstacle reste l’occupation des sous-sols en milieu urbain. «Le sol est utilisé en surface, mais en souterrain aussi. L'enjeu sera de concilier ces deux usages pour faire cohabiter les racines et les réseaux», détaille Patrik Fouvy.

Pour arboriser, les communes auront un grand rôle à jouer. À Lancy, par exemple, un fond biodiversité soutient déjà la plantation d’arbres chez les privés.