Genève

Le Conseil d'État veut serrer la vis sur les manifestations

17.04.2024 20h22 Rédaction

CAK

Depuis le début de l’année, le centre de Genève est bloqué en moyenne un samedi sur deux par des manifestations, provoquant la colère de la Ville et des commerçants. La conseillère d'État en charge de délivrer les autorisations annonce du changement à venir.

Le constat est limpide. Les manifestations bloquant le centre du canton, souvent le week-end, sont toujours plus fréquentes. «On est face à une nouvelle demande de pouvoir organiser des défilés […] c’est un point que nous devons traiter avec attention.», estime Carole-Anne Kast qui affirme que ces demandes de cortèges ne doivent plus être traitées comme jusqu'ici, à savoir «comme des cas isolés».

«Avant on avait ce type de demande une par mois ou tous les deux mois donc on l’examinait comme un événement isolé. Aujourd’hui ça doit être traité autrement», explique la conseillère d'État. «Il y a une récurrence qui porte atteinte aux autres activités du canton (commerces, services publics» avec des coûts importants», justifie Carole-Anne Kast en précisant que les autorités ont bien saisi le problème.

Plus de restriction, mais pas de censure

Depuis le début de l'année, commerçants et exécutif communal de la Ville ont écrit au Conseil d'État demandant des changements rapides. Si une impression d'immobilisme règne pour certains, la conseillère d'État tient à clarifier la situation. Selon elle, une prise de conscience globale a désormais lieu avant la délivrance d’une autorisation.

Reste que les organisateurs doivent déposer leur demande de manifestation à un délai minimal de 30 jours avant l’événement. Cette condition résulte qu’un temps d’inertie s'opèrera ces prochaines semaines avec une fréquence de cortèges inchangée: «Non seulement on aura un cortège ce samedi, mais on a encore des demandes. Les manifestations qui se déroulent aujourd'hui ont été demandées en amont», prévient la conseillère d'Etat.

L'effet d'inertie n'empêche pas le changement de paradigme. Carole-Anne Kast assure tenir compte du contexte global menant à devenir plus restrictif sur les manifestations, «soit sur les horaires, soit sur le parcours, soit sur les jours». La conseillère d'Etat indique que le canton reste attaché à la liberté de manifester mais demander aux organisateurs de garder «cette vision globale» en tête. «Tout est dans la proportionnalité», résume la cheffe du département des institutions et du numérique.