Mikhaël Benadmon: «L’université, ce n’est pas Woodstock»

Alors qu’Uni Mail est occupée par des étudiants propalestiniens, le Grand Rabbin de Genève a souhaité discuter avec les manifestants. Il explique pourquoi.

C’est l’image du jour. Pendant que des manifestants observaient une minute de silence pour les victimes à Gaza, des militants pour la cause israélienne sont entrés dans Uni Mail et scandant des slogans pour l’État hébreu. Le Grand Rabbin de Genève, Mikhaël Benadmon, a lui tenté d’entrer dans le bâtiment pour discuter avec les manifestants propalestiniens. «J’entends des choses qui doivent être contestées, dit-il. “From the river to the sea”, ce ne sont pas des choses que l’on doit laisser dire. On doit être attentifs. Quand le silence s’instaure, le niveau de diffamation peut augmenter».

Une grande inquiétude

Le Grand Rabbin de Genève appelle à poser le sujet du conflit israélo-palestinien sur la table et à réfléchir avec modération. «Ce que j’ai vu aujourd’hui, c’est beaucoup de discours enflammé, d’agressivité, on ne peut vivre comme ça à Genève.» Pour lui, l’UNIGE n’a pas vocation à être squattée.

Mikhaël Benadmon s’inquiète pour l’avenir: «On voit une délégitimation du peuple juif et de l’État d’Israël, on voit aussi une diabolisation et un double standard. Ça nous fait peur.» Il appelle l’université à remplir en priorité sa fonction éducative: «L’université ce n’est pas Woodstock. C’est un lieu d’intelligence et de débat.» Souhaitant un dialogue entre les deux parties, «il en va de notre survie», conclut-il.