Genève

Pertes réseau SIG: la confiance étiolée

18.04.2024 18h39 Julie Zaugg

SIG

Un lien de confiance entamé, c’est ce que déplorent plusieurs élus dans l’affaire des pertes réseau des SIG. On s’interroge même plus globalement: y'a-t-il d’autres cadavres dans les placards de la régie publique? Si certains se rassurent avec le remboursement annoncé des trop-perçus et un nouveau visage à la tête du conseil d’administration, d’autres restent sceptiques. 

Plus qu’une surprise, les nouveaux éléments dans l’affaire des pertes réseau des SIG déçoivent la classe politique. «Ils doivent maintenant restituer très rapidement les sous. Mais cela soulève autre chose: y'a-t-il d'autres problèmes du même type? C'est ce qui est problématique dans cette situation. Le lien de confiance est entamé» expose le PLR Adrien Genecand, membre de la commission de l'énergie et des services industriels de Genève. 

Stefan Balaban, lui aussi membre de cette commission sous les couleurs Liberté et Justice sociale (LJS), s’interroge également sur la gestion globale des SIG et d’éventuels autres dysfonctionnements. Pour lui, la perte de confiance et doublée d’une perte de crédibilité: «Plus on en apprend sur cette affaire, plus on est choqué. Le groupe LJS en a marre de ces histoires. Nous, ce que l'on veut, c'est que le pouvoir d'achat soit rétabli. Entre la hausse des primes d'assurances maladie, des loyers, le coût de l'électricité... y'en a marre de prendre les Genevois pour des vaches à lait», lance-t-il.  

Faute remboursée, à moitié pardonnée?

Pas question de traire les citoyens de la sorte. Les SIG l’ont annoncé : ils communiqueront début juin sur les modalités de remboursements. De quoi rassurer, pour ce représentant Vert de la commission de contrôle de gestion. «Je me réjouis du remboursement surtout pour les plus gros clients, comme les boulangeries (...) qui vont pouvoir récupérer plus d'une centaine de francs. Puis, on verra: les SIG ont lancé une enquête et prendront les mesures de correction nécessaires» tempère Pierre Eckert. 

Mais tous ne l’entendent pas de cette oreille. L’UDC aura désormais à l’œil la régie publique, nous dit-on. «On voit qu'aujourd'hui ça pose des problèmes d'avoir des monopoles à Genève, avec une régie publique qui ne respecte pas les règles!» tonne Lionel Dugerdil, président de la section genevoise du parti.  

Regagner la confiance

La confiance étiolée pourra-t-elle reprendre de ses couleurs? Oui pour certains. «Nous avons entendu le nouveau président du Conseil d'Administration, Robert Cramer, qui a l'air d'avoir vraiment pris les choses en main. Personnellement, j'ai une confiance qui est renouvelée dans les SIG» dit Pierre Eckert. Reste à convaincre les déçus, mais aussi les clients lésés. 

Contacté, le département d’Antonio Hodgers a décliné notre demande d’interview. Il explique qu’il revient à l’opérateur, soit les SIG, de répondre aux questions sur cette affaire.