Genève

Philippe Joye est décédé

28.03.2024 12h03 Martin Esposito et Delphine Palma

SCHWEIZ GENF JOYE VERZICHT

Ancien conseiller d’État genevois entre 1993 et 1997, Philippe Joye est mort ce mardi à l’âge de 82 ans, a annoncé son fils André sur sa page Facebook.

Architecte de métier, Philippe Joye devient député (PDC) au Grand Conseil dès 1985. Moins d’une décennie plus tard, il accède au Conseil d’État et dirige le Département des travaux publics. Son objectif: construire la traversée de la rade. Le peuple refusera largement le projet le 9 juin 1996. Rattrapé par des affaires privées, il doit finalement renoncer à briguer un second mandat.

Au conseil d’Etat il retrouve une autre fribourgeoise d’origine, rencontrée dans sa jeunesse, une certaine Martine Brunschwig Graf. « J’essayais bravement d’apprendre la danse classique et lui jouait magnifiquement du piano pour accompagner les élèves. A 20 ans, il gagnait ses sous de cette manière, se souvient-elle.  « C’était un bâtisseur dans l’âme. Comme Conseiller d’Etat ça a été la période où il a probablement le plus souffert de ne pas pouvoir construire.» 

Parmi ses réalisations, son ancienne collègue PLR souligne la transformation du BFM en espace culturel. Un projet mené intelligement et en un temps record, se rappelle l'élue. 

Un retour via le MCG

En 2013, il réussit un éphémère come-back en politique. Membre, cette fois du MCG, il redevient député au Grand Conseil. L’aventure durera un an. Il se fera ensuite élire à la mairie de Vernier, mais ne restera en poste qu’un mois.

«C'était un visionnaire remarquable, mais aussi un bâtisseur qui a mené à bien de nombreux projets' a déclaré le président du MCG François Baertschi, confirmant l'information à Keystone-ATS. Il a notamment réussi à construire très rapidement l'autoroute d'évitement de Plan-les-Ouates qui allège le trafic au centre-ville», a-t-il rappelé.

 

Philippe Joye avait connu un épisode tragique dans son enfance. Au moment de sa naissance dans un hôpital fribourgeois, son frère jumeau avait été échangé avec un autre bébé. Ce n'est que six ans plus tard que la méprise avait été découverte et que les enfants avaient réintégré non sans déchirement leur famille de sang. Au-delà de sa carrière politique, on retiendra son style vestimentaire, ponctué par des cravates très originales et son surnom, «Babar».