Genève

Une des dernières rescapées de la Shoah témoigne devant des apprentis genevois

06.05.2024 19h07 Delphine Palma

shoah

Après 80 ans de silence, Evelyne Askolovitch, déportée à  l’âge de 4 ans à Bergen Belsen, témoigne désormais inlassablement. Cet après-midi, c’est devant 400 apprentis de Centre de formation professionnel technique de Lancy qu’elle a raconté l’horreur du nazisme . Un témoignage pour commémorer la journée dédiée à la mémoire des victimes de l’Holocauste.

Devant 400 jeunes de 15 à 19 ans, une petite dame de 84 ans capte toute l’attention. Devant le micro: c'est Evelyn Askolovitch, déportée à 4 ans par les Nazis dans 3 camps différents, dont de Bergen-Belsen. Elle est venue raconter son histoire et celle de sa famille. Et dire tout simplement la réalité qu’a été la Shoah. « On a pu tuer au vu et au su du monde entier 6 millions de Juifs. Des hommes, des femmes et des enfants. On a pu les gazer, les brûler et les assassiner pour la seule raison qu’ils étaient Juifs. De dire cela, c’est en fin de compte le but de ce que je raconte »

Incarner des mots

L’auditoire est composé d’apprentis en électronique, informatique, horlogerie, mécatronique et métiers de l’automobile. Ils sont tous en formation au CFPT de Lancy. Ce témoignage est pour eux, bien plus intéressant qu’un cours d’histoire. «A travers les sentiments, on peut bien se rendre compte des horreurs que c’était », indique Dimitri Donche, en maturité professionnel. En classe, « ce sont des choses extrêmement difficiles à raconter. Cela reste toujours des mots. Là, nous avons quelqu’un qui incarne ces mots », souligne la doyenne Victoria Kolb. 

Transmettre inlassablement

Depuis des années, l’association Yom HaShoah fait témoigner des rescapés du nazisme dans les écoles genevoises. Des récits qui s’inscrivent dans la commémoration de la mémoire des victimes de l’Holocauste. Cette année, le contexte géopolitique rend cet échange d’autant plus essentiel. 
« C’est une histoire qui a eu lieu. Et pour rien au monde, on ne peut la minimiser parce qu'en ce moment, l’armée israélienne bombarde Gaza. Ceci une autre histoire,» rappelle Evelyn Askolovitch.

Evelyn Askolovitch continue à transmettre inlassablement son histoire.  Elle s'exprimera demain soir mardi 7 mai à la salle des fêtes de Thonex. Elle est aujourd'hui l’une des dernières déportées à transmettre encore le flambeau de la mémoire.