Genève

10 francs par mois pour reconstruire sa maison

03.06.2019 18h46 Rédaction

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Dakar, plus de trois million d’âmes. Dans les années 70, les paysans émigrés s’installent sur des terres qu’on leur vend, impropres à l’habitat. L’Etat laisse faire. 30 ans plus tard, la banlieue est régulièrement inondée.

Certaines zones restent sous l’eau plusieurs mois par an. Une partie de la population doit alors abandonner sa maison, la reconstruire ou vivre dans des conditions précaires, avec des risques sanitaires importants.

C’était le cas d’Arame, habitante de ce quartier depuis 22 ans : « On a des difficultés ici car dès qu’il pleut, l’eau rentre dans nos rues et nos maisons. Un autre problème est que nous n’avons pas d’évacuation pour les eaux usées » explique-t-elle.

L’Etat a lancé un plan d’urgence pour reloger des familles précarisées à 30 km de Dakar. Mais certaines se sont révoltées contre ces déplacements et ont voulu trouver des solutions durables pour leur ville.

Arame a fait appel à la Fédération Sénégalaise des Habitants, partenaire local d’Urbamonde, pour reconstruire sa maison.

Des femmes se retrouvent une fois par semaine pour épargner. Chacune donne ce qu’elle peut, mais le groupe doit atteindre l’équivalent de 8 euros par mois. On compte environ 200 groupes à Dakar. Le Fonds constitué est autogéré par les habitants. Aussi alimenté par la coopération internationale, il permet de faire des prêts pour la reconstruction. Pour demander un financement, il faut faire partie d'un de ces groupes.

Durant le temps des travaux, l’équipe technique visite les chantiers deux fois par semaine.

Aujourd’hui la maison d’Arame est réhabilitée: « J’ai refait le toit et trois chambres avec un financement d’un million de francs CFA. Une fois que c’était fini, on a commencé a remboursé.»

Un remboursement sur 20 mois. Le fonds à nouveau alimenté permettra d’aider d’autres familles. Grâce à celui-ci 330 chantiers ont pu être conclu.

Priscilia Chacón