Genève

2011-2020, avec l'animatrice Ellen Batelaan

05.02.2021 11h55 Rédaction

ellen

Dernier portrait de notre série, l'animatrice et présentatrice Ellen Batelaan. Elle nous raconte sa vingtaine dans les années 2011-2020.

À sa vingtaine, Ellen Batelaan est déjà un visage bien connu. Elle vient de terminer première Dauphine du concours Miss Suisse romande. «C'est incroyable, je découvre ce monde de strass et paillettes. Et je comprends que je veux travailler dans l'événementiel». 

Plus que du superficiel 

Ses parents la soutiennent, même si sa maman émet quelques réserves sur une participation à un concours de beauté: «Souvent les gens voient ça comme seulement superficiel mais c'est bien plus». 

Elle est repérée ensuite alors qu'elle présente des défilés de mode. Elle commence à la télévision, à Léman Bleu. Puis participe à une émission de télé-réalité, avant de présenter Tellement Vrai, sur la chaine NRJ12 en France. «C'était très stressant car je devais être très vite au point. Mais cela a été une super expérience».

Dénoncer par les réseaux

Parallèlement dans cette décennie, le droit continue d’avancer, avec en 2013, un nouveau droit du nom famille. Lors du mariage, les conjoints peuvent choisir de garder leur nom ou en choisir un commun. En 2018, la loi sur l’égalité est modifiée. Les entreprises de plus de cent personnes devront contrôler les salaires pour une égalité. Récemment, en septembre 2020, le congé paternité de deux semaines est accepté à 60% par la population suisse. 

Mais ce sont surtout des faits de société dont on parle dans cette décennie. En 2017, le #MeToo est lancé aux Etats-Unis pour dénoncer l’impunité du viol et du harcèlement, et plus largement, le sexisme ordinaire. La parole des femmes se libère. 

Parole difficile 

Ellen Batelaan voit ces dénonciations comme salvatrices. Mais à titre personnel, elle préfère être discrète: «C'est difficile des fois de passer à l'action. D'autant plus lorsque l'on est un personnage public. Les gens critiquent lorsque l'on donne nos opinions.»

Le 14 juin 2019, 28 ans après la première grève des femmes, une deuxième est organisée. La vague violette inonde la Suisse.  Au niveau politique, aux Fédérales, le Conseil National devient à 42% féminin, contre 32% quatre ans plus tôt. Et pour la première fois de l’histoire, deux conseillères fédérales prêtent serment ensemble. 

Pour Ellen, qui ne se considère pas comme une fervente féministe, mais pro égalité, le mouvement est engagé. Il faut désormais le poursuivre: «Un jour le monde sera presque parfait...j'y crois».

Un demi-siècle que les femmes votent en Suisse. C’est tard, très tard par rapport aux pays européens. La faute à la démocratie directe? «C’est plus compliqué que cela», nuance Lauriane Savoy. Pour l’assistante-doctorante en théologie, la prospérité économique de la nation helvétique a également été un frein: souvent mise en avant comme argument contre les politiques sociales, la bonne situation économique n’incite pas à voter au changement. Un fait qui s'illustre encore aujourd'hui, lors de votations comme celle pour le congé paternité.

Et si finalement les hommes ont accordé le droit de vote et d’égibilité aux femmes en 1971, «l’égalité n’arrive pas avec le droit de vote», constate Lauriane Savoy. Durant 50 ans, féministes et parlementaires ont œuvré main dans la main sur plusieurs batailles, à l’image du congé maternité, obtenu en 2004. D’autres grands combats sont encore à venir, selon Lauriane Savoy. «En ce moment, le mouvement féministe amène beaucoup de questions différentes sur le devant de la scène, à l’image du congé parental ou du traitement des violences sexuelles. Il y a encore beaucoup de choses sur lesquelles batailler.»

 

Léa Frischknecht