Genève

Affaire Maudet: Le Conseil d’Etat commandera un second rapport

07.12.2020 19h54 Rédaction

image

Le bras de fer qui oppose Pierre Maudet et le reste du Conseil d’Etat connait un nouveau rebondissement. Le Conseil d’Etat commandera un second rapport pour faire la lumière sur la gestion du département du développement économique. Pour l’avocate du conseiller d’Etat démissionnaire, Me Yaël Hayat, cette nouvelle confirme, «qu’il y a quelque chose de pourri dans ce royaume de Genève». Selon elle, le Conseil d’Etat a largement loué le premier rapport ainsi que l’enquêtrice qui l'a rendu. Or, voilà que l’exécutif commande une deuxième enquête avec, cette fois-ci, un cadre légal et la tenue de procès verbaux. «Si on va voir ailleurs, c’est que ce premier rapport est disqualifié. D’une certaine manière, ce qui est envisagé vient combler les failles que nous soulevons depuis le premier jour.» 

Désavouer le premier rapport...

L’avocate regrette que, dans cette affaire, tout soit précipité puisque, le 28 octobre dernier, Pierre Maudet a été destitué de son département sans même avoir été entendu. «Nous demandons d’abord que le premier rapport soit invalidé. Si on souhaite un autre diagnostic, c’est qu’on est pas satisfait du premier.» 

C’est principalement sur la forme que Me Yaël Hayat s’attaque à la décision du Conseil d’Etat. «Quand la méthode n’est pas rigoureuse, on ne peut pas tirer quoi que ce soit au niveau du contenu de ce rapport.» Elle considère qu’en mettant de côté un homme élu, le Conseil d’Etat est dans le déni de la démocratie. 

... et faire revenir Pierre Maudet

Pour Me Yaël Hayat, il est désormais essentiel que Pierre Maudet puisse retrouver la tête de son département. Quant à la pertinence de le renvoyer travailler là où les employés dénoncent son comportement abusif, l’avocate considère que ce sont des questions d’organisation. «Quand une décision est basée sur un fondement qui s’écroule, on ne peut plus la maintenir. Il est encore temps de redresser et de prendre la décision qui s’impose.»

 

Léa Frischknecht