Genève

Anne Bisang: «Le silence d’Alain Berset a blessé la culture»

12.02.2021 17h14 Rédaction

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Voilà bientôt un an que le milieu culturel appelle au secours. Les nombreuses fermetures liées à la pandémie et l’interdiction des rassemblements ont stoppé la majeure partie des métiers des arts et de la scène. Si les artistes, producteurs et techniciens attendent impatiemment le nouveau départ de la profession, le milieu culturel revendique aujourd'hui de ne pas faire de différence entre les secteurs touchés par la crise. «Si on peut ouvrir les restaurants et les commerces, alors on peut ouvrir les cinémas et les théâtres», affirme Anne Bisang, directrice artistique du Théâtre populaire romand. 

Le silence qui blesse

Au niveau fédéral, la situation est paradoxale: le conseiller fédéral en charge de la santé, Alain Berset, ordonne les restrictions, ferme les théâtre, annule les concerts. Mais c’est également lui qui est en charge du département de la culture. Si Anne Bisang reconnaît la difficulté inhérente à la position d’Alain Berset, elle a toutefois l’impression que les artistes ont été quelque peu oubliés. «Ne pas avoir entendu Monsieur Berset s’investir sur ce front, ne pas l’avoir entendu prononcer le mot «culture» une seule fois durant les conférences de presse, c’est un grand regret et une blessure.»

Alors en attendant que les mesures s’assouplissent enfin et pour l’ensemble des secteurs, il faut continuer à répéter, même «dans le vide». «Nous répétons dans la perspective de la réouverture. Je vais moi-même commencer à répéter cette semaine au Théâtre de Poche», raconte Anne Bisang. Elle se réjouit que l’activité continue dans les théâtres qui ne sont pas totalement à l’arrêt. «Mais c’est un phénomène assez inhabituel et inconfortable que de fabriquer quelque chose sans savoir s’il rencontrera le public», regrette la directrice artistique du Théâtre populaire romand qui rassure toutefois: la magie et la flamme des artistes ne s’est pas éteinte. 

 

Léa Frischknecht