Genève

«Arrêtons de nier le racisme anti-français»

08.05.2016 18h56 Rédaction

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Correspondante du Journal Le Monde en Suisse, Marie Maurisse est au coeur de l’actualité depuis la sortie de son livre explosif «Bienvenue au Paradis». Au fil des pages, elle raconte le quotidien pas toujours rose de ces «frouzes» travaillant en Suisse. Frontaliers, expatriés ou bons résidents, ils ont en commun la quête d’un certain Eldorado helvétique.

Dans son livre, Marie Maurisse dénonce un racisme anti-français qui s’est banalisé et qui reste aujourd’hui impuni. Une situation que de nombreux français vivent mal.

Tous les suisses ne sont pas racistes, mais il y a un racisme anti-français en Suisse qu’il faut arrêter de nier »

Le saviez-vous? Un tiers des frontaliers est constitué de suisses. Véritables clandestins, ces genevois habitent en France voisine dans une résidence secondaire mais gardent une boîte aux lettres à Genève où ils paient leurs impôts. Le beurre et l’argent du beurre, en quelque sorte, car ces familles bénéficient à la fois de la fiscalité helvétique, mais aussi du coût avantageux d’une vie en France voisine.

C’est un vrai problème pour les communes frontalières. Il y a des écoles à ouvrir, des salles de sport à construire pour ces familles qui ne paient pas leurs impôts sur place »

Comme une relation entre deux personnes qui ne se connaissent pas, l’histoire d’amour entre Marie Maurisse et la Suisse s’est construite au fil des années. En huit ans, cette résidente lausannoise s’est acclimatée sans problème à son nouveau pays sans toutefois perdre son charmant accent du Sud.

Aujourd’hui, j’ai adopté les réflexes helvétiques. Par exemple, j’ai arrêté de téléphoner dans le train »

Très vite, la presse, friande, s’est fait écho de son livre. Présente médiatiquement, la jeune journaliste a été la cible d’une certaine vindicte populaire, «ceux qui lui donnent raison» titrera le quotidien vaudois 24 Heures. Il n’en demeure pas moins qu’elle est victime aujourd’hui de menaces et d’attaques personnelles auxquelles - elle l’avoue - elle s’attendait.

Je reçois des courriers anonymes de gens qui m’enjoignent de manière assez malpolie de rentrer chez moi. Je leur réponds: chez moi, c’est ici.»

>> Entretien intégral

Jérémy Seydoux
@JeremySeydoux