Genève

Bicentenaire Napoléon: quand Genève était française

04.05.2021 19h23 Rédaction

image

Il y a pile 200 ans, Napoléon Bonaparte s’éteignait à Sainte-Hélène après avoir profondément marqué la grande histoire, mais aussi la petite Genève. Pendant 15 ans, la ville a vécu sous occupation française. Une période qui a laissé des traces durables et parfois insoupçonnées. 

De Genevois à "français nés"


26 avril 1798. Genève est officiellement annexée par la France. Elle devient le chef-lieu d’un grand département, celui du Léman. Ce traité d’annexion, c’est dans les réserves des archives d’Etat qu’il est conservé. Dès lors, et du jour au lendemain, tous les Genevois deviennent des "Français nés". L’annexion de Genève à la France dure 15 ans. La petite Genève protestante se retrouve en minorité dans un grand département français catholique et rural. 

Une période souvent décrite comme sombre et déclinante, mais que nuance aujourd’hui, un peu, les historiens. « Des jeunes gens de classe moyenne ont pu faire carrière dans l’administration napoléonienne et les élites genevoises s’en sont relativement bien tirées d’un point de vue économique détaille l’historien Ludovic Maugué.  Donc le bilan est assez contrasté. »

Bilan contrasté, car la conscription devient alors obligatoire. Les guerres napoléoniennes tuent ou estropient la jeunesse du département. Gendarmerie et douanes suscitent aussi d’importantes tensions. 

Large influence 


Mais malgré tout, l’influence française est considérable et durable. L’administration centrale vient avec son système législatif, son code civil et pénal et ses habitudes administratives très bureaucratiques. 

Le système unifié de poids et mesures restera ainsi que l’état civil et la constitution des communes encore en vigueur aujourd’hui. 
Mais des traces tangibles, il y en a finalement assez peu. « Il n’y a pas d’édifices construits pendant l’époque française tout simplement parce que le gouvernement manque de moyens explique Ludovic Maugué. Les guerres demandent un effort financier considérable. On a notamment l’ambition de construire une prison à Genève, mais on a pas les moyens financiers de le faire. » 



La parenthèse française se termine le 31 décembre 1813 lorsque Genève retrouve une brève souveraineté. En juin 1815, elle fait officiellement partie de la Confédération helvétique.

                                                                                                                                  Delphine Palma