Genève

Convoyage des détenus, vers un recrutement à Genève

11.09.2020 18h35 Rédaction

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Genève veut continuer à déléguer à des sociétés privées le convoyage de ces détenus. Le conseil d’État a présenté un projet de loi destiné maintenir le statut quo. Le parlement avait pourtant voté fin 2019 la réinternalisation de cette tâche jugée alors régalienne. 

70 agents privés pour un coût de 6 millions de francs

Aujourd’hui le convoyage des détenus est assuré en grande partie par la société privée Sécuritas. 70 agents assurent cette tâche. Coût pour l’Etat: près de 6 millions de francs. Mais en octobre 2019, le Grand Conseil a mis fin à cette externalisation, exigeant que le convoyage des détenus soit conduit par des fonctionnaires. Dès le 1er mars 2022, cette tâche devait être exercée par des agents publics. 

Un nouveau projet de loi favorable au statut quo 

Mais voilà, les conséquences économiques liées au Coronavirus ont depuis fait bouger les lignes. Le conseil a présenté mercredi un projet de loi visant à maintenir le recours aux sociétés privées. Mauro Poggia le promet: à l’avenir, les agents privés de convoyage de la société Sécuritas seront "recrutés et formés à Genève à trvaers une formation organisée par l'office cantonale de l'emploi", explique le conseiller d'Etat en charge de la sécurité. 

Un bon projet pour la droite 

A droite, on applaudit des deux mains ce nouveau projet de loi qui permettra de faire des économies. "Ce sont des entreprises privées sérieuses qui se voient attribuées ces mandats. Donc, des entreprises qui remplissent un cahier des charges dont les employés seront à une supervision de l'état", félicite le député PDC Sébastien Desfayes.    

De la poudre aux yeux pour les socialistes

Pour les socialistes, il s’agit de la poudre aux yeux. "Ce qui est visé, c'est de faire des économies sur les salaires et de rogner aussi sur la qualité. parce que des personnes moins bien formées ça veut dire une prise de risque pour cette tâche qui est délicate en terme de sécurité et aussi en terme des droits humains pour les personnes qui sont transportées", s'insurge le député socialiste Cyril Myzrahi. 

Le nouveau projet de loi du conseil d’État devra passer le cap parlement. Son principal argument est économique : l’internalisation des convoyeurs de détenus couterait à l’Etat au moins 3 millions de Francs.  

Denis Palma