Genève

Covid-19, situation alarmante à Genève

16.10.2020 18h28 Rédaction

Courbe des hospitalisations

Pour la deuxième fois en trois jours, les autorités sanitaires genevoises se retrouvent face aux journalistes. Une conférence de presse organisée à la dernière minute, car pour Mauro Poggia, la situation se dégrade dangereusement. «Notre but n’est pas d’être alarmiste, mais nous sommes alarmés, parce que la situation est alarmante», explique le Conseiller d’Etat.

Pour le troisième jour de suite, la barre des 200 nouveaux cas quotidiens est dépassée, avec 252 rien que pour hier. Heureusement, Genève ne compte pas de nouveau décès ces vingt-quatre dernières heures. Mais ce qui inquiète surtout les autorités, c’est la hausse des hospitalisations. La courbe prend l’ascenseur, avec 94 patients soignés aujourd’hui aux Hôpitaux universitaires de Genève (HUG).

Responsabilité individuelle

Pour y faire face, les HUG ont activé hier le premier niveau de leur dispositif Covid-19. 117 lits sont disponibles pour ces patients, un nombre qui peut augmenter graduellement jusqu’à 367 places. Mais les autorités espèrent ne pas en arriver là. Elles en appellent à la responsabilité individuelle, notamment des jeunes.

Des mesures supplémentaires pourraient être prises ces prochaines semaines. En attendant, le canton annonce la réactivation de sa ligne verte d’information dès lundi (0800 909 400).

Valentin Emery

Face à l’inquiétude qui gagne l’ensemble de la population et des dirigeants, Bertrand Kiefer appelle à la responsabilité individuelle. Le rédacteur en chef de la Revue médicale suisse espère que dans cette période où toutes et tous ressentent une grande fatigue face au regain du virus, la Suisse pourra continuer à compter sur les citoyens pour faire baisser la courbe des infections. «Sinon, on risque de faire comme en France ou en Italie, en faisant appel à la police et en sanctionnant. Mais les résultats ne sont pas vraiment meilleurs. C’est un grand bénéfice pour tout le monde de pouvoir s’appuyer sur la responsabilité de chacun.» 

Alors que de plus en plus de personnes remettent en question la réalité de cette pandémie, Bertrand Kiefer rappelle que la solution n’est pas de laisser aller le virus. «On l’a vu dans les pays qui ont adopté cette méthode, ils ne s’en sortent pas mieux économiquement.» Cette méfiance que manifestent certaines personnes est d’autant plus forte que les rassemblements dans le cadre privé sont toujours plus encadrés et limités. «L’intime de nos relations est très important. Mais il faut vraiment éviter les réunions privées sans masques dans des lieux clôts. C’est là que chacun soit être attentif.»

 

Léa Frischknecht