Genève

DP-3T, l'app qui retrace la chaîne d'infection au Covid-19

28.04.2020 19h04 Rédaction

DP-3T L'application fonctionne grâce au Bluetooth.

DP-3T, c’est le nom de l’application créée par la Suisse pour retracer les chaines d’infection au Covid-19. Actuellement en cours de test, sa sortie est envisagée à la mi-mai. Comment fonctionne-t-elle et quelles sont les enjeux en termes de sécurité des données ? 

Les premiers tests ont été lancés la semaine passée par l’armée, avec un petit groupe de soldats. Dans leurs mains, l’application mobile DP-3T, un dispositif de traçage de proximité. Il permet de retracer la chaîne d'infection au Covid-19, explique le chef de projet de l'EPFL Alfredo Sanchez.  

"Concrètement, l’application nous informera si l’on a été en contact avec une personne diagnostiquée positive au nouveau coronavirus", détaille le Professeur Jacques Fellay, médecin-chercheur au CHUV et à l'EPFL. Une information que seuls les utilisateurs en question peuvent choisir de donner. En effet, elle ne sera mentionnée que si un medecin valide le cas de Covid-19 et donne alors un code que l'usager malade pourra choisir de rentrer dans l'application DP-3T. 

Par la suite, les autres usagers de l’applications seront notifiés s’ils ont été en contact avec un utilisateur malade. Ils pourront ensuite décider de téléphoner à une hotline puis consulter si besoin. 

Anonymat et protection des données garantis

Le système fonctionne à partir du bluetooth de notre téléphone, qui fontionne ici un peu comme un sonar de sous-marin. Les informations collectées se retrouvent dans téléphone et non sur un serveur central. Avantage : moins de risque de hacking ou de profilage ; l’utilisateur reste anonyme. 

Installée sur une base de volontariat, l’application DP3T aurait besoin de 60% de population pour être absolument efficace, d'après une étude britannique. Un minimum nécessaire pour fonctionner et donner des informations correctes.

Enjeux légaux et d'éthique

L’application a le soutien de l’OFSP. Mais pour éviter dérives, une base légal serait nécessair. Pour Nicolas Vernaz, expert en cybersécurité, deux autres points sont importants: que l'utilisation de l'app demeure temporaire et qu’un audit soit réalisé dès maintenant, puis réitéré régulièrement.

De prochains test seront effectués en fin de semaine sur un échantillon de 100 soldats. Dp-3T devrait être opérationnelle avant le mois de juin. Bémol : un smartphone est indispensable et les personnes positives sans symptômes passeraient sous le radar. 

 

Julie Zaugg

Le regard de la bioéthicienne Samia Hurst sur DP-3T