Genève

Daniele Finzi Pasca rêve de monumental

13.09.2019 21h08 Rédaction

Daniele Finzi Pasca

Daniele Finzi Pasca est sur tous les fronts. Après La Fête des Vignerons cet été, le metteur en scène fait l’ouverture du Grand Théâtre de Genève avec la pièce de Philipp Glass et Robert Wilson, « Einstein on the beach ». L’œuvre majeure est minimale, répétitive et sans histoire de fond. Un monde opposé au spectacle de la Fête des Vignerons. Mais c’est justement ce qui plaît à Daniele Finzi Pasca: «Chaque projet a des caractéristiques différentes et c’est beau de sauter d’un monde à l’autre. À la fin du compte, la texture et les images appartiennent à un monde qui est le mien et celui du noyau de créateurs. » 

L'autre particularité d’ « Einstein on the beach », c’est sa longueur. Quatre heures, sans pause, durant lesquelles le spectateur est invité à sortir et revenir comme bon lui semble. Cependant, selon le metteur en scène, « beaucoup de gens ne veulent pas quitter la salle car ils veulent suivre chaque instant ». 

Le metteur en scène revient sur les fortes émotions des figurants à la fin de la Fête des Vignerons. Ils étaient en effet nombreux à verser de chaudes larmes lors de la dernière représentation. Rien de plus normal selon Daniele Finzi Pasca. Le groupe des protagonistes de la Fête des Vignerons a vécu beaucoup d’expériences artistiques et humaines très fortes, dans des conditions météorologiques souvent extrêmes. « Si tu as vécu une aventure particulière, le mot « fin » crée toujours un état étrange » déclare-t’il. Si lui-même n’a pas pleuré, c’est surtout à cause de l’immense fatigue qui l’a sonné, tel un boxeur. Mais aucun doute pour le metteur en scène que les émotions vont affluer les prochains mois, une fois qu’il aura regagné son domicile qu’il n’a pas vu depuis 7 mois. 

Avec La Fête des Vignerons et « Einstein on the beach », Daniele Finzi Pasca confirme donc une fascination pour la grandeur. Inspiré par l’imposante machinerie de Strehler au Piccolo Teatro de Milan, le metteur en scène se compare à un cuisinier qui exprime des saveurs, des parfums et incarne une tradition. Si beaucoup ont été marqués par ses œuvres « plus petites », le metteur en scène se plait dans le monumental qui « permet de construire des rêves hors mesure ». 

 

Léa Frischknecht