Genève

De l'abeille à la protection de la forêt

07.01.2019 18h07 Rédaction

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A l’ouest de la Tanzanie, la population d’Inyonga dépend fortement de ses ressources naturelles pour vivre. Mais ces ressources sont trop souvent exploitées par d’autres, avec peu de retombées locales. L’association pour le développement des aires protégées, l’ADAP, les accompagne avec des solutions concrètes.

Des apiculteurs sont en train de décrocher une ruche pour en retirer la dizaine de kilos de miel qu’elle contient. Ces ruches sont suspendues aux arbres pour échapper entre autres aux animaux friands de ce nectar.

Ces apiculteurs font partie des 3000 personnes formées par l’association des apiculteurs d’Inyonga, soutenue par l’association pour le développement des aires protégées.

« Le but de l’association est de transmettre à ses membres un savoir-faire et des techniques apicoles pour garantir un miel de qualité »  explique Richard Andrea, président de l’association d’apiculteurs d’Inyonga dans district de Mlele.

ADAP soutient ce projet de gestion communautaire des ressources naturelles. Il promeut une source durable de revenu. Une certification permet d’écouler le miel plus facilement et à un prix plus élevé. Mais il reste des défis.

« Certains acheteurs ont besoin de 4 tonnes par mois alors qu’IBA produit 1 tonne par année. Il est donc difficile d’atteindre ces marchés » précise Ernest Kanumba, manager de l’association d’apiculteurs d’Inyonga

Les ruches se situent ici, dans le district de Mlele. Une réserve apicole de 850 km2, co-gérée par l’association des apiculteurs d’Inyonga.

30 éco-gardes villageois, formés par l’association, patrouillent dans la zone pour la préserver de plusieurs menaces. Ils utilisent un GPS pour recenser les traces d’animaux, braconnage ou coupe de bois illégale.

La bonne gestion de la réserve permet aussi de protéger la forêt et les mammifères qu’elle abrite. 56 espèces animales ont été recensées, dont six en danger, grâce à des pièges photographiques.

ADAP accompagne le reste de la communauté pour une meilleure utilisation des terres villageoises. Des femmes sont aussi formées pour développer des sources de revenus complémentaires, non dommageables pour la nature.

Mais de nouveaux arrivants menacent les espaces sauvages. Des éleveurs en recherche de terres, ou encore la construction de routes pour favoriser le commerce local. Il faudra aussi en tenir compte pour continuer à protéger les forêts.

                                                                                                                                     Priscilia Chacón