Genève

HUG et UniGE défendent l'expérimentation animale

28.10.2019 17h23 Rédaction

souris expérimentation

Les Genevois se prononceront fin novembre sur l’initiative « Pour un meilleur contrôle de l’expérimentation animale ». Évènement rare, les HUG et l’Université de Genève ont organisé une conférence de presse ce matin pour expliquer les risques d’une telle initiative sur la recherche scientifique. 

L'initiative veut faciliter les oppositions aux expérimentations menées sur des animaux, en permettant un recours individuel à chacun des membres de la commission cantonale déjà existante. Une commission composée de chercheurs et de représentants des associations de défense des animaux. 

Pour ces opposants, l’introduction de ce nouveau droit de véto personnel déroge au principe de collégialité. Du côté des HUG ont dénonce surtout un intitulé trompeur et la menace d’un monopole de la part de la Ligue Suisse Contre la Vivisection (LSCV). 

Recherche scientifique menacée

Ivan Rodriguez fait partie de ces chercheurs concernés par l’initiative. Pour lui, la règlementation suisse, comptant parmi les plus strictes du monde, couplée à la commission cantonale existante forment un cadre suffisant. «Dans mon laboratoire aujourd'hui, j'ai besoin d'une autorisation pour les opérations sur les souris. Mais j'ai aussi besoin d'une autorisation des choses beaucoup plus simple, comme sortir les souris d'une cage pour une autre ou juste les filmer!» explique le scientifique. 

L’acceptation du texte aurait donc un impact direct sur les HUG et UniGE, dont les activités pourraient être réduites voire paralysées par un veto d'un membre de la Commission Cantonale pour les Expériences sur les Animaux (CCEA), mettant en danger la qualité de la recherche scientifique.

Vers une fuite des chercheurs ?

Pour le reccteur de l'UniGE, Yves Flückiger, l'acceptation de cette initiative à l'échelle cantonale pourrait donner des envies d'ailleurs aux scientifiques les plus entravés dans leurs recherches. D'autres canton ou d'autres pays, dotés d'un cadre de travail moins strict, deviendraient alors de plus verts paturages. 

 

Julie Zaugg

« D'un pont de vue éthique, aucune expérimentation animale n'est admissible »

Luc Fournier, initant de ce texte pour encadrer l'expérimentation animale, est venu répondre aux arguments de l'université et des HUG sur notre plateau. Il dénonce des pratiques «non admissibles d'un point de vue éthique». 

Pour le président de la Ligue suisse contre l'expérimentation animale, il ne s'agit pourtant pas d'interdire les tests sur animaux, mais de mieux les encadrer. Il défend ainsi le principe du texte soumis à votation le 24 novembre, soit un droit de veto pour chaque membre de la commission cantonale existante. «Trop d'expériences inutiles sont autorisées», explique Luc Fournier.

«L'intérêt de la recherche, qui peut être nul pour la santé publique, doit être mis en balance avec les souffrances des animaux. Malheureusement à Genève, cette pesée ne va pas toujours dans le bon sens. Ce qu'on veut, c'est que la commission cantonale ait plus de pouvoir».