Genève

«Je m’appelle Simon Brandt, pas Pierre Maudet»

27.09.2018 11h44 Rédaction

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Un an et demi avant les municipales de 2020, Simon Brandt est le premier à se lancer. L’actuel président du PLR-Ville de Genève, conseiller municipal et député vise une place au Conseil administratif. Son objectif: que la droite remporte un deuxième siège, même si le combat s’annonce ardu. «Ce n’est pas parce que cela semble très difficile qu’il ne faut pas essayer. Il est essentiel de rééquilibrer le Conseil administratif, aujourd’hui trop à gauche et en décalage avec le parlement», plaide Simon Brandt.

 

Ami proche de Pierre Maudet

Le timing de l’annonce du PLR peut surprendre, alors que le parti est secoué par l’affaire Maudet. «L’affaire est cantonale, là on parle de politique municipale, c’est la preuve que le parti peut parfaitement continuer à fonctionner», assure Simon Brandt. Mais le candidat ne s’en cache pas, il est très proche de Pierre Maudet. «Nous sommes amis depuis vingt ans.» Surtout, Simon Brandt était l’un de ses collaborateurs personnels jusqu’à son élection au Grand Conseil au printemps dernier. «Nous avons eu une discussion assez chaude lorsqu’il m’a avoué avoir menti. Je suis tombé d’assez haut, je ne comprends pas comment il a pu s’enferrer dans une histoire pareille. Mais ce mensonge n’est rien comparé à tout ce qu’il a fait pour Genève».

 

«Les gens feront la part des choses»

S’il dit aujourd’hui «ne pas vouloir poignarder dans le dos un ami dans la tourmente», Simon Brandt s’en détache quand même. «Je m’appelle Simon Brandt, pas Pierre Maudet. Je ne suis pas responsable de ce qu’il fait. Les gens feront parfaitement la part des choses». Mais quel regard l’ami et ancien scribe porte sur la suite de l’affaire? «Si Pierre Maudet tire les leçons de cette erreur, qu’il apprend un peu l’humilité et surtout à pardonner ses subordonnés qui font des erreurs, il peut devenir un meilleur homme, un meilleur magistrat », espère Simon Brandt.

 

De l'ombre à la lumière

Une chose est sûre, l’affaire a eu effet d’électrochoc chez le candidat PLR. «Je me suis dit: tu ne dois peut-être pas rester toute ta vie dans l’ombre d’un Pierre Maudet, mais tu peux avoir ta propre carrière un jour.» Aujourd’hui, Simon Brandt veut passer de l’ombre à la lumière. «Quand on est parlementaire, on n’a pas l’impact qu’on voudrait pour faire changer les choses. J’ai l’expérience de nombreuses campagnes, notamment aux côtés de Pierre Maudet, à tous les niveaux politiques. C’est aujourd’hui l’occasion pour moi d’être, pour une fois, non pas au second plan mais au premier!» Mais a-t-il l’étoffe d’un meneur? «Je ne pense pas que 70% des militants PLR auraient voté pour moi s’ils ne voyaient pas en moi un meneur, quelqu’un capable de tirer la liste», répond Simon Brandt.

 

Valentin Emery