Genève

L'Etat souhaite financer 155 places d'hébergement d'urgence

12.11.2020 18h06 Rédaction

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1,4 million de francs, c’est la somme que l’Etat souhaite investir en plus dans l’aide à l’hébergement d’urgence. Mercredi, le Conseil d’Etat a adopté un projet de loi visant à financer l’accueil de 155 sans abris dans des hôtels durant toute la période hivernale et jusqu’au printemps 2021 (cinq mois). «Nous sommes enthousiastes, commente Alain Bolle, président du Centre Social Protestant (CSP). C’est une première que le canton décide de financer, de manière effective, une solution d’hébergement.»

Un pas vers la Ville et les associations

Si le Grand Conseil valide le projet, le collectif d’associations pour l’urgence sociale (CAUSe) sera en charge d’organiser l’hébergement, ce que ses membres font déjà. Pour eux, la solution de l’hôtel a un avantage non négligeable. «De cette façon, nous proposons aussi un accueil le jour, et nous évitons que les personnes sans domicile doivent errer la journée», explique Alain Bolle.  

Ce pas du canton vers les associations est aussi un pas vers la Ville. Depuis la fermeture de l’abris à la caserne des Vernets, le manque de places se fait de plus en plus ressentir. La Ville demandait un plus large soutien du canton. «C’est un signal politique fort, commente Christina Kitsos, conseillère administrative en charge de la cohésion sociale. Nous devons agir et réfléchir ensemble face à la problématique.»  

Une problématique grandissante ?

Actuellement, Genève dispose de 345 places d’accueils. Si le projet de loi passe la rampe du Grand Conseil, cela portrait le total à 500 places. Mais difficile de dire si ce chiffre sera suffisant. «Nous faisons face à une énorme inconnue, regrette Alain Bolle. Avec la situation actuelle, nous avons de plus en plus de gens qui viennent, qui perdent leur emploi et qui, a terme, risquent de perdre leur logement.» 

Une inconnue renforcée par le manque de chiffres, la ville de Genève a justement lancé une étude pour avoir une idée plus précise de la situation. «Des besoins, il y en a. Il faut maintenant pouvoir les identifier précisément et évaluer concrètement quels sont ces besoins», explique Christina Kitsos.  

Le projet du canton doit encore avoir l’aval du Grand Conseil. Si ce dernier le vote sur le siège, l’hébergement supplémentaire dans les hôtels pourra débuter en décembre.

Lea Job