Genève

L'autoroute Thonon-Machilly avance malgré les réticences suisses

02.03.2021 18h33 Rédaction

image

C’est un projet d’autoroute sur lequel on roule pour l’instant à contre-sens entre Suisse et France. Une voie doit être construite entre Thonon et Machilly pour désenclaver la zone. 

Le 23 février, une étape a été franchie avec le lancement de l’appel d’offres. Un soulagement pour la députée de la Haute-Savoie Virginie Duby-Muller: «C'est un projet dont on parle depuis 1975. Il faut vraiment alléger le trafic sur les petites routes et fluidifier la circulation».

Une étape moins bien vue par la ville de Genève. Cette dernière a lancé un recours l’an dernier, contre l’autoroute. L’opposition est toujours en cours de traitement. «Il n'y a pas d'effet suspensif donc le projet continue. Nous espérons une décision pour le deuxième semestre» explique le conseiller administratif Alfonso Gomez. 

Concurrence au Léman Express

La semaine dernière, Paris avait précisé dans un communiqué : «les impacts sociaux et environnementaux potentiels du projet ont été pris en compte tout au long du processus». Pas suffisant pour certains élus suisses. Selon la verte Delphine Klopfenstein-Broggini, le projet est d’un autre temps: «Cette autoroute fait concurrence au train. Il y a une ligne Thonon-Genève par le Léman Express. Il faut réduire la voiture, pas l'encourager». 

Manque d'informations 

L’an dernier, elle avait interpellé le Conseil Fédéral. Berne avait demandé des compléments d’informations sur l’impact de bruit, à la France. Mais en mai 2020 le Conseil Fédéral expliquait « à ce jour, aucune réponse n’a été fournie par les autorités françaises compétentes ». Ce lundi, Delphine Klopfenstein a relancé une demande à Berne pour savoir si la France a finalement donné ces informations. La réponse devrait intervenir dans les prochains jours. 

Dans le même temps, nous avons contacté le ministère de la transition écologique et la préfecture de la Haute-Savoie. Cette dernière n'a pas été en mesure de nous donner les réponses pour l'heure. 

L’autoroute pourrait entrer en fonction en 2025. Avec 10'000 à 15'000 véhicules/jour. 

Céline Argento