Genève

"L'initiative de l'UDC porte atteinte à la prospérité de Genève"

19.08.2020 17h20 Rédaction

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Le gouvernement genevois exprime son opposition contre l’initiative populaire de l’UDC pour une immigration modérée soumise au peuple le 27 septembre. Pour le Conseil d’État, en voulant mettre fin à l’accord de libre circulation des personnes avec l’union européenne, cette initiative portera atteinte à la prospérité du canton. 

Le gouvernement genevois au front devant la presse pour marteler leur opposition à l’initiative de l’UDC, néfaste selon eux pour Genève. 

Pour rappel, le texte de L'initiative de l’UDC « pour une immigration modérée » exige que la Suisse règle de manière autonome l'immigration des étrangers. Si le texte était accepté par les Suisses, Berne aurait un an pour négocier la fin de l'accord sur la libre circulation avec l'union européenne. Faute de solution dans ce délai, le Conseil fédéral devrait dénoncer l'accord dans le mois qui suit. 

Une abrupte plongée dans le vide 

A la tour Baudet on prévient : les conséquences économiques seraient rudes pour Genève. "Ce serait une rupture abrupte des relations économiques avec nos voisins français, allemands et de toute l'union européenne. Pour les indépendants, les PME genevoises qui ont besoin de l'accès au marché économique, ce serait une rupture brutale supplémentaire qui s'ajouterait aux difficultés liées au COVID-19," explique le Conseiller d'État en charge de l'économie Pierre Maudet. 

50% des employés des HUG sont Européens 

La moitié des employés des HUG sont des ressortissants de l’Union européenne. Rappelle, le Conseil d’état. Pour Mauro Poggia, cette initiative est un véritable grand écart. Alors que son parti le MCG soutient le texte, lui s’y oppose. "Le but n'est pas d'emboiter le pas à une majorité, mais au contraire d'aborder une voie plus pragmatique, plus souple pour atteindre le but souhaité plutôt que de se refermer avec les conséquences graves que cela peut avoir. Au contraire, il faut faire en sorte que les mentalités évoluent et elles ont évolué. Nos employeurs sont de plus en plus sensibles à garder une cohésion sociale. On ne fait pas de bonnes affaires s’il n'y a pas de paix sociale," argumente le conseiller d'État MCG. 

Interdépendances historiques et culturelles 

Les arguments ne sont pas seulement économiques. Genève à travers son histoire entretient des liens d’interdépendances avec ses voisins. Genève dépend de son arrière-pays et il se trouve que par les faits de l'histoire, cet arrière-pays genevois. Donc Genève plus qu'un autre canton dépend des liens que notre pays entretient avec son voisin", rappelle le Président du Conseil d'État Antonio Hodgers. 

Genève a besoin des travailleurs étrangers, a expliqué le Conseil d’État. Car même en cas de plein emploi le canton devrait trouver une main-d’œuvre suffisante afin de pourvoir 150 000 emplois.     

Denis Palma  

 

Notre débat sur l'initiative de limitation: