Genève

La Revue: «Il existe de sérieux indices d’infraction pénale»

12.10.2020 19h52 Rédaction

Me Romain Jordan

La gestion d’une subvention par les producteurs de la Revue agite Genève. Laurent Nicolet et Antony Mettler sont pointés du doigt pour avoir épongé des déficits avec l'argent du contribuable. Concrètement, les deux hommes sont accusés d’avoir utilisé la subvention touchée en 2020 pour éponger un déficit de  214'000 francs. Pire, les deux producteurs attendraient le dernier versement de la Ville, plus de 80'000 francs, pour dédommager leurs collaborateurs. Dans un courrier adressé aux partenaires et soutiens, les deux hommes s’en défendent:

« En tant que producteurs, il nous paraît essentiel de vous informer que nous n’avons commis aucun manquement intentionnel et ce encore moins dans le but d’en profiter financièrement. » 

Les deux producteurs attendent les conclusions de l’audit mené par la Ville de Genève avant de communiquer davantage sur le sujet.

Mandaté pour un avis de droit, l’avocat Me Jordan confirme qu’il existe de sérieux indices d’infraction pénale et de gestion déloyale. Alors que l’indemnisation des artistes était l’une des conditions imposées par la Ville pour verser cette subvention, les acteurs n’ont toujours pas vu la couleur de cet argent. L’avocat précise que certains d’entre eux sont aujourd’hui au chômage ou à l’aide sociale. 

Alors qu’elle est en train de faire un audit, la Ville de Genève a gelé le dernier versement de la subvention. Ce même versement qui était prévu pour indemniser les acteurs, selon les deux producteurs. «L’argent devait servir à payer les salaires des artistes et à rien d’autre. Or, on sait que de nombreuses factures, à l’image des droits d’auteurs, ont été versées. Les producteurs ont choisi de payer des factures antérieures plutôt que de respecter son contrat avec la Ville», affirme Me Jordan. L’avocat espère toutefois que l’affaire n’ira pas jusqu’au judiciaire et que la Ville de Genève interviendra pour que les dommages soient couverts par les responsables. 

 

Léa Frischknecht