Genève

La pandémie en pleine phase d’accélération

12.10.2020 19h30 Rédaction

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On lui prête la capacité d’anticiper la suite de la pandémie pour adapter le système de santé. Si Christian Lovis, chef du service des sciences de l’information médicale des HUG réfute totalement être capable de prédire l’avenir, il peut néanmoins analyser le présent. Selon lui, il ne fait aucun doute que l’épidémie est repartie. À l’aide d’un graphique, le professeur analyse la vitesse de propagation du virus, soit le nombre moyen d’infections causées par un individu infecté. Plus le chiffre s’approche de la valeur 2, plus l’épidémie est rapide. À l’inverse, plus il est proche de 1, plus le virus se propage doucement. 

Pendant le confinement, la vitesse de propagation du virus en Suisse et dans beaucoup de pays européens excepté la Suède, était proche de 1, à l’image d’une voiture qui roule à vitesse constante. «Mais depuis quelques mois, sur le graphique, la Suisse repart de plus en plus vite et c’est une très mauvaise nouvelle», se désole Christian Lovis. Alors que la vitesse de propagation était à 1,51 contre 1,48 en mars, il est encore possible - mais difficile - de redresser la barre. «Nous sommes en pleine phase d’accélération mais nous devons absolument éviter de prendre encore de la vitesse», alerte le professeur. Si nombreux sceptiques refusaient jusqu’ici de prendre conscience du regain de la maladie, argumentant que les hôpitaux étaient vides et la maladie devenue inoffensive, Christian Lovis indique que les hospitalisations sont également en hausse. «En une semaine, nous sommes passés de 1400 à 4000 cas. Ici, ce n’est plus du scepticisme mais de la stupidité.»

 

Léa Frischknecht