Genève

La professeure Alexandra Calmy répond aux théories complotistes

19.04.2020 19h56 Rédaction

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Le 17 avril, le professeur Luc Montagnier, prix Nobel de médecine, a affirmé sur la chaîne CNews que le COVID-19 était un virus créé par l’homme. Selon lui, le virus contient des traces de VIH. C’est d’un laboratoire de Wuhan, en Chine, que le virus se serait accidentellement échappé lors de recherches sur un vaccin contre le sida. Le professeur Montagnier se base sur une étude indienne qui a, depuis, été retirée de la toile. Ces déclarations jettent le trouble et sont «scandaleuses» selon la professeure Alexandra Calmy qui regrette que certains profitent de la crise pour relancer des théories complotistes. «Il y a assez avec une pandémie pour ne pas encore brouiller les pistes», déclare la responsable de consultation VIH/Sida aux Hôpitaux Universitaires de Genève. 

Une période d'incertitude

La professeure ne le nie pas: il y a des traces de certaines séquences d’autres virus dans le COVID-19. Si ces traces sont présentes dans le VIH, elles le sont également dans le virus de la patate douce. «C’est un peu comme si vous preniez un livre de Proust et un livre de Flaubert et que vous cherchiez le mot «je». Vous allez le trouver dans les deux livres sans pour autant que l’on puisse dire que ce sont les mêmes», explique Alexandra Calmy. 

Quant à la théorie selon laquelle le COVID-19 serait un virus inventé par l’homme, la professeure reste sceptique. «À l’heure actuelle des connaissances, un virus modifié par l’homme laisse des traces. Aujourd’hui, ce coronavirus n’a pas ces traces-là. La piste hautement probable est que ce virus viendrait d’un animal.» Elle admet toutefois que la science est aujourd’hui en pleine phase d’incertitude, beaucoup de questions restent encore sans réponses. 

 

Aux HUG, accalmie et fatigue

Alors qu’elle était de garde hier, la professeure l’affirme que la courbe de malades en baisse est ressentie au sein des HUG: «La situation est moins tendue et il y a plus de patients qui sont sortis que de patients qui rentrent. C’est une bonne nouvelle.» Les équipes sont toutefois fatiguées après plusieurs semaines de tension.

 

Léa Frischknecht