Genève

Le PLR Veut mettre au pas sa section en Ville de Genève

03.09.2020 19h30 Rédaction

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« Ils veulent mettre sous tutelle la section PLR de la ville ». Après l’éviction de Pierre Maudet du PLR, certains membres de la section ville de Genève du plus grand parti du canton dénoncent une manœuvre choquante ces instances cantonales:  le 24 septembre prochain, elles proposeront en assemblée générale, une réforme de ses statuts.

La section Ville de Genève ciblée 

La prochaine assemblée générale du PLR s’annonce explosive. Pierre Maudet exclu du parti, le comité directeur s’attaque cette fois-ci à sa section Ville de Genève en proposant un changement de statuts du parti Libéral-Radical: 

Selon les nouveaux statuts, "l'assemblée des délégués du parti cantonal ratifiera à l’avenir la liste des candidats aux élections administratives des communes de plus de 50 000 habitants." En clair, la Ville de Genève, seule commune de cette ampleur. " On affecte en rien l'autonomie de l'association en ville de Genève. Nous lui disons choissisez vos candidats. En contrepartie, nous vous demandons que votre candidat ou candidate soit capable de convaincre l'assemblée des délégués, comme les candidats ou candidates pour les élections fédérales, où au Grand conseil et au Conseil d'Etat", explique le président du PLR Bertrand Reich.

Pour Michèle Roullet, comme certains autres membres de la section PLR de la Ville de Genève, il s’agit d'une "mise sous tutelle" de leur section par le parti cantonal.  "C'est ahurrisant que des délégués de communes comme Corsier, Satigny ou d'une autre commune soient ceux qui choisissent les candidats en vue de l'élection au Conseil administratif en Ville de Genève! Cela veut dire que l'on se trouve devant un centralisme de type stalinien où la ville de Genève perd son autonomie", s'insurge Michèle Roullet cheffe du groupe PLR en Ville de Genève. 

Des changements de statuts "très libéraux" 

Pour Florence Kraft-Babel, il s’agit d’un fonctionnement "libéral" qu’elle a bien connu avant la fusion du PLR et du parti Radical en 2011. " Nous sommes maintenant au PLR qui a depuis une section ville de Genève autonome. Il m'apparait asez peu libéral de lui enlever une partie de son autonomie", argumente la conseillère municipale en Ville de Genève. 

La présomption d'innocence bafouée 

Mais ce n’est pas tout. Les règles qui concernent les suspensions et les exclusions d’un membre du parti ont été élargies pour préserver l'intégrité et les valeurs du parti, stipule les changements de statuts: la qualité de membre peut être provisoirement suspendue ou définitivement retirée lorsqu’un membre, par son comportement : compromet la réalisation des buts du PLR ; contrevient aux valeurs du PLRG ou nuit gravement à l’image et à la réputation du PLR. Une condamnation pénale jugée et assortie d’une peine privative de liberté ou d’une peine pécuniaire sanctionnant un crime ou un délit peut entraîner une exclusion. 

Le vote sur ces changements statutaires s’annonce comme une partie d’échecs sous haute tension. Le premier mouvement de pions aura lieu le 17 septembre lors de l’assemblée générale de la section PLR ville de Genève. Mais la partie se jouera bien une semaine plus tard lors de l’assemblée générale du PLR. 

Denis Palma