Genève

Le combat de Barbara Polla pour la liberté

20.07.2020 10h00 Rédaction

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Comment rester libre en état enfermé? Cette question passionne et taraude Barbara Polla depuis des années. Ce fut d’abord un combat politique, comme conseillère nationale à la fin des années 90, où elle a lutté contre l’internement à vie. Un engagement qui se fait aujourd’hui par l’art, dans sa galerie où elle travaille avec des artistes eux-mêmes concernés par l’enfermement. Celle qui fut également médecin en est persuadée: la prison, au-delà de son aspect punitif, doit être un lieu de réinsertion. 

Un discours qui peut être qualifié de «bisounours» et être difficilement audible pour certain, notamment pour les victimes de celles et ceux qui sont derrière les barreaux. Barbara Polla l’admet: la question est très difficile à aborder de façon juste. Elle reste cependant persuadée que tous les crimes ne se valent pas et que tous les détenus n’ont pas leur place en prison. «Il est des crimes où la réinsertion n’est pas imaginable. Je pense toutefois que beaucoup de gens qui sont en prison seraient mieux ailleurs pour réaliser leur peine, ce qui permettrait peut-être de trouver des pistes pour s’occuper mieux de ceux dont il faut vraiment protéger la société et protéger d’eux-mêmes.» La galeriste s’oppose aux prisons surpeuplées dont la capacité d’accueil est largement dépassée. «C’est une fausse route, affirme-t-elle. Et je suis prête à rentrer en dialogue avec ceux qui pensent autrement.» 

 

Léa Frischknecht