Genève

"Le destin de la Suisse est dans l'Europe"

13.02.2016 15h04 Rédaction

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Micheline Calmy-Rey était la grande invitée du Geneva Show. Elle revient sur les votations qui attendent les suisses, son combat pour la Genève internationale, son attachement à Genève, qu’on regarde parfois depuis Berne avec beaucoup d’étonnement. Elle raconte aussi sa vie d’aujourd’hui, en grande partie consacrée à ses étudiants.

L’ancienne présidente de la Confédération s’inquiète pour l’avenir de nos relations avec l’Europe. Elle met en garde contre un affrontement «asymétrique» entre l’Union européenne et la Suisse.

Je commence à en avoir assez de ces initiatives à répétition de l’UDC, qui nous mettent en difficulté avec les engagements internationaux pris par la Suisse, notamment avec l’Union européenne. Ils sont 28, nous sommes 1.»

L’ancienne cheffe des affaires étrangères prône un renforcement des relations économiques avec l’Europe plutôt qu’un rapprochement politique «moins intéressant pour un pays neutre et indépendant comme la Suisse.» Sans parler d’adhésion, elle soutient que «le destin de la Suisse est dans l’Europe» amenée à évoluer. «Un Brexit pourrait avoir un effet positif pour la Suisse, en créant autour de ce noyau dur centré sur l’euro un deuxième noyau beaucoup plus intéressé par les relations économiques.»

La Suisse va bien parce qu’on a conclu des accords bilatéraux et non parce qu’elle est hors de l’UE.»

Celle qui a incarné le visage de la Suisse à l’étranger balaie l’hypothèse. De toute manière «le poste revient aux pays de l’Est». Elle émet aussi des réserves sur cette fonction, pas des plus plaisantes selon elle:

C’est le pire poste à vouloir. Vous êtes assis entre deux chaises, la Russie et les États-Unis. Deux grandes puissances à qui vous devez plaire et vous ne pouvez pas faire grand chose.»

L’ancienne conseillère fédérale reste très attachée à Genève «extrêmement bien gérée». Elle insiste sur la nécessité d’expliquer Genève «qui fait parfois rigoler à Berne».

Genève, vue de Berne, c’est très particulier. Pas vraiment suisse, plutôt français. Les gens ne se comportent pas comme les autres, il y a toutes ces genevoiseries.»

Constante dans son apparence au fil des années, Micheline Calmy-Rey a toujours arboré ses célèbres mèches qui font d’elle une icône.

On m’a mise en garde à l’époque où j’étais candidate. Une dame m’avait écrit: enlevez vos mèches, vous n’allez jamais être élue à cause de vos mèches.»

Jérémy Seydoux
@JeremySeydoux