Genève

Le masque: un calvaire pour les personnes sourdes

23.09.2020 20h05 Rédaction

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En ce mercredi 23 septembre, journée internationale des langues des signes, nous recevons sur le plateau du journal Nathalie Palama et Stéphanie Chirouze, toutes deux membres de l’association S5, une organisation qui lutte pour la diffusion et la promotion de la culture sourde. «Dans le monde entier, les langues des signes sont différentes. En Suisse il y en a déjà trois.» Un univers complexe, aussi diversifié que le langage verbal et pourtant trop peu connu. Les obstacles sont nombreux: apprentissage scolaire, informations sur la santé, socialisation, etc. un ensemble de domaines où la communication est essentielle et souvent largement entravée pour les personnes sourdes. Et en cette période de crise sanitaire et l’introduction du masque obligatoire, leur situation s’est encore péjorée: «D’une certaine façon, on se sent exclu. Les gens refusent d’enlever leur masque, on est bloqué dans la communication.» 

«Les mentalités sont difficiles à changer» remarque Stéphanie Chirouze. Elle souhaiterait que l’apprentissage de la langue des signes fasse partie intégrante du parcours scolaire ou au moins qu’il soit proposé aux étudiants. Comble du paradoxe, son apprentissage serait déconseillé aux enfants sourds: «Il y a beaucoup d’enfants dans les crèches qui l’apprennent alors qu’on le déconseille aux enfants sourds. Un jour, on va se retrouver avec plus d’enfants entendants qui connaissent la langue des signes que d’enfants sourds.»

Elio Sottas