Genève

Le réchauffement climatique impacte les alpagas

01.10.2019 18h20 Rédaction

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Au Pérou, dans la cordillère des Andes, l’élevage de lamas et d’alpagas représente la seule activité génératrice de revenus. Mais le changement climatique et certaines traditions ont un fort impact sur le rendement. Soutenues par l’association Genève Tiers-Monde, ces montagnards développent de nouvelles techniques pour mener une vie plus digne.

A 3'800 mètres d’altitude, les vastes plateaux andins à perte de vue, quelques éleveurs de montagne. Depuis quelques années, la terre souffre d’une hausse de température, les herbes sèchent. Les alpagas sont privés de leur nourriture de base. Pour s’adapter au phénomène, les éleveurs creusent des canaux pour irriguer les prairies. Ils construisent aussi des lacs de rétention. 

« Avec cette construction, nous avons clairement pu améliorer l’état de ces pâturages humindes.  Ils sont plus étendus, les herbes sont meilleures, alors il y a une augmentation du nombre d’alpagas élevé. » explique Filomeno Chancolla, de l'association d'éleveurs d'alpagas de San Juan de Tarucani. 

Depuis, de nouvelles plantes ont poussé, les pâturages plus fertiles augmentent le nombre des bêtes élevées. Mais pour améliorer le rendement, il faut aussi dépasser certaines croyances locales. Traditionnellement, c’est Pacha Mama ou mère nature qui guide les accouplements des bêtes. Genève Tiers-Monde encourage le choix des mâles reproducteurs pour améliorer la qualité de la laine. Pour convaicre les éleveurs réticents, l’association fait venir un chamane avant chaque accouplement.

La qualité de la laine a pu être améliorée mais sa vente à un prix intéressant pour l’éleveur reste un défi. Quant à la viande de lama, elle est aussi difficile à commercialiser.

Beaucoup se découragent et émigrent vers les bidonvilles de Lima. D’autres restent et voient parfois leur conditions de vie changer. Un pari que ces populations doivent relever avec très peu de soutien de l’Etat.

Priscilia Chacón