Genève

«Les formations éthiques policières doivent être augmentées d’urgence»

09.06.2020 21h20 Rédaction

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En cette période où les marches contre le racisme se multiplient en Suisse romande, Frédéric Maillard, analyste des organisations et des pratiques policières, revient sur la situation comportementale des forces de l’ordre genevoises et vaudoises.

Il conçoit que les délits de faciès existent en Suisse, mais estime que toutes les institutions sont concernées et pas uniquement la police. Sur celle-ci, Frédéric Maillard constate que le moindre écart est d’autant plus frappant au vu des symboles et des valeurs que représente ce corps de métier. Interrogé sur une différence de fréquences des exactions policières entre Genève et Lausanne, l’analyste évoque des maillages policiers distincts et observe : «à Lausanne, les initiatives éthiques ont été imposées du haut vers le bas, tandis qu’à Genève, les formations éthiques sur les droits humains ont directement touché le corps policier qui a lui, ensuite, sensibilisé la hiérarchie».

Pour remettre de l’ordre dans la maison, Frédéric Maillard pense qu’il faut commencer là où l’accès est permis, c’est-à-dire au niveau de la formation du bras armé de la population. «On aborde les questions d’un point de vue théorique sans pouvoir les intégrer et ainsi accompagner la pratique», déplore-t-il. Actuellement, l’aspect comportemental éthique équivaut à 1% du temps de formation du brevet fédéral de policier-ère.

 

Rafael Pacheco