Genève

Les restaurateurs dans l'incertitude

03.12.2020 18h23 Rédaction

rédaction

Le Conseil d’Etat provoque la colère des restaurateurs: le gouvernement genevois a conditionné hier la réouverture des restaurants, annoncée initialement le 10 décembre, à une amélioration de la situation sanitaire. La décision finale tombera mercredi prochain. Un timing qui scandalise toute une profession. 

Une réouverture sous conditions  

C’était hier. Mauro Poggia laisse planer le doute. Les restaurants rouvriront jeudi prochain leurs portes seulement si la situation sanitaire le permet. Le Conseil d’Etat annoncera sa décision la veille, mercredi lors de son point presse. 

Colère et de découragement des restaurateurs 

Au Café Babel, on survit grâce à la vente à l’emportée. Ici, on comptait fermement sur une rouverture le 10 décembre. L’annonce du Conseil d’Etat hier a provoqué colère et découragement. 

Au restaurant Zaï-Zaï on se prépare aussi à rouvrir. Mais ici, on ne veut pas le faire à n’importe quel prix.Yassine Ouldammar se dit prêt à rester fermer, mais "l’état doit, dit-il, financer sa politique sanitaire".   

Une jauge à 100 nouveaux cas de contamination au Covid-19 

Pour rouvrir les restaurants, le Conseil d’Etat a fixé une condition: le niveau des nouvelles infections doit encore s’abaisser jusqu’à la barre des 100 nouveaux cas de Covid -19 par jour d’ici mercredi prochain.  

Denis Palma 

    

 

 

 

«D’un point de vue purement sanitaire, les restaurants, les bars, les cafés, sont les endroits les plus à risque» observe Antoine Flahault, directeur de l’institut de santé globale à l’UNIGE. Si la situation est encore aujourd’hui critique dans le canton, il n’est toutefois pas impossible pour lui que d’ici au 10 décembre, on puisse être en dessous du seuil des 100 cas par jour.

Le problème se pose également pour les stations de ski, existe-t-il un risque significatif dans ces lieux où naviguent des milliers de personnes? «Ce n’est pas de skier qui est une pratique à risque. Ce qui pose problème c’est les remontées mécaniques et surtout l’après ski, dans des cafés, des bars à nouveau.»

Antoine Flahault conseille également pour les fêtes de Noël de préserver au maximum les ainés en organisant des repas avec le moins de monde possible, si possible à l’extérieur et de durée restreinte. «Plus il y aura d’interactions entre différents groupes, plus les chances de rebond augmenteront.» La menace d’une troisième vague n’est pas à prendre à la légère.