Genève

Manuel Schibler : « On n’est pas encore dans une situation très sereine. »

04.02.2021 19h44 Rédaction

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Le co-responsable du laboratoire de virologie des HUG nous donne son regard sur la situation sanitaire.

Au lendemain des déclarations (pessimistes) d’Alain Berset, Manuel Schibler est mitigé : « La situation reste stable, ce qui est une bonne chose, mais d’un autre côté, on aimerait voir le nombre de nouveaux cas diminuer, ce qui n’est pas le cas », avant de nuancer avec l’absence d’une troisième vague, du fait des mesures de la Confédération, que l’expert salue.

Toutefois, il faut se méfier des variants, du fait de leur plus grande transmissibilité. « 50% de nos échantillons positifs au Covid sont des variants britanniques à Genève », ce qui n’est pas le cas du variant sud-africain, très peu présent dans notre canton. Selon lui, le nombre de variants ne va qu’augmenter, du fait de la reproduction du virus. Toutefois, il précise qu’une sélection va se faire et ce seront les variants les plus transmissibles qui persisteront.

Attention à l’immunité collective

Dans l’interview, Manuel Schibler revient également sur le taux de reproduction : « Cela représente la propagation à un moment donné du virus », tout en rappelant qu’au-dessus de 1, la situation devient problématique. Ce qui est le cas aujourd’hui, mais dois-t-on se réjouir ? « Quand ce Re est autour de 1, on a quelque chose de très stable. » Mais est-ce devenu un outil politique ? « C’est très bien que les scientifiques communiquent avec les politiciens pour prendre des décisions, (...) mais il faut voir le taux d’occupation dans les hôpitaux, le taux d’occupation dans les soins intensifs et d’autres paramètres pour prendre des décisions. »

Enfin, estimée à 30% à Genève, l’immunité collective doit permettre de sortir de la situation que l’on connaît. Pour Manuel Schibler, il faudrait atteindre une immunité à hauteur de 70% de la population, mais ce chiffre risque d’être revu à la hausse à cause des nouveaux variants, plus contagieux on le rappelle. Nous voilà rassurés.