Maurice Wuillemin, l'irréductible de Cointrin
Maurice wuillemin est un témoin direct du développement de Genève. Depuis les années 80, il s’engage pour son quartier au pied de l’aéroport, Cointrin. Un engagement qui lui a valu le mérite meyrinois en 2017. Les combats de sa vie tiennent dans une grosse pile de dossiers. Son interlocuteur privilégié: L’État. Il sait qu’à terme, la zone villa de son quartier sera déclassée. Mais pour l’instant, pas question de céder.
C’est que l’homme est aussi un témoin direct du développement de l’aéroport et ses allers et venus d’avions, amplifiés par les vitres du bâtiment ICC, qui réverbèrent le bruit sur les riverains. Témoin également de cette croissance, sa maison, qui était là avant l’autoroute. Chaque année, les nuisances sont croissantes. Depuis les années 80, début de l’engagement de Maurice, Cointrin est en pleine mutation. Les habitations se font plus hautes et augmentent les zones d’ombres sur les villas. À quelques pas de chez Maurice, un chantier est en cours. Un grand hôtel va sortir de terre d’ici 3 ans, une tour de 47 m. de haut.
Mais Maurice Wuillemin, surnommé Astérix, n’a pas toujours été un farouche neinsager. D’abord président des intérêts de Cointrin, il œuvre pour la cohésion sociale du quartier. Retraité aujourd’hui, il n’a jamais hésité à rendre quelques services à ses voisins, alors qu’il travaillait pour une société, grosse consommatrice de Mazout. Il leur permettait d’acheter le combustible à bas coûts. Ce qui l’anime, avant-tout, c’est son quartier de villas jumelles préfabriquées. Un quartier jadis populaire, dont les habitants ont pu racheter leur maison au prix de la construction de l’époque. Aujourd’hui, ce sont des heureux petits propriétaires de 1000 m2.
Conscient que le temps aura raison de lui, rares seront ceux de la génération suivante à continuer le combat. Genève, petit à petit, change de visage et d’époque.
Jérémy Seydoux