Genève

Meurtre pour 20 CHF : 18 ans de prison pour assassinat requis

10.02.2021 19h03 Rédaction

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Suite du procès de l’homme ayant tué une jeune pour une dette de 20 francs : les plaidoiries avaient lieu ce mercredi. 

Des plaidoiries qui étaient essentiellement axées sur la préméditation ou non de l’acte de cet homme. Car c’est cela qui pourrait changer la donne: pour qu’un meurtre (ici avéré et avoué par le prévenu) devienne un assassinat et bien il y a plusieurs circonstances aggravantes à prendre en compte. Un mobile futile et odieux, une absence particulière de scrupule et la préméditation du geste. Les avocats de la partie plaignante, ont pointé plusieurs fois la froideur du prévenu. Son détachement et son égocentrisme.

« La dette de 20 francs était un mobile futile puisque ça n’en est pas un » , explique Me Hayat. Enfin, retourner chercher l’arme chez lui après une première altercation pour retourner vers la jeune femme; cela est la preuve d’une réflexion, d’une préméditation. 

Une peine juste et tournée vers l’avenir

C’est là que les versions divergent. La défense maintient que l’homme a eu son arme sur lui toute la soirée, depuis le début il l’avait dans la poche de sa veste. Il l’avait pour se protéger, dans un élan de paranoïa comme il en souffre à l’époque. Il ne serait donc pas reparti pour récupérer l’arme; il aurait agi dans un coup de sang, en proie à une colère mêlée de peur. La défense appelle la Cour à prendre en considération le parcours de vie chaotique du prévenu. Ses nombreux ratés, sa dépression, son alcoolisme, sa solitude.

« Il n’a pas de casier judiciaire, dit Me Canonica, il a collaboré pleinement avec la justice, fait preuve de repentance. Il est coupable, oui, de meurtre. Pas d’assassinat. Je demande à la Cour de juger cet homme moins sévèrement que Mme la Procureure. Avec une peine juste et tournée vers l’avenir. » Le tribunal criminel entendra-t-il cet appel? Le verdict sera rendu vendredi en fin d’après-midi.