Genève

Michael Drieberg: «Le streaming sera un complément du live»

19.02.2021 18h31 Rédaction

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Le Paléo Festival annonçait jeudi la tenue de son édition «45 parallèle»: un festival différent, avec moins de public et sur une durée d’un mois. Dans le même temps, le gouvernement français a instauré une limite de 5000 spectateurs pour les festival estivaux et l’obligation de suivre les concerts assis, avec 2 mètres entre les sièges. Des restrictions immaginables pour les grands festivals suisses? Michel Drieberg, directeur de Live Music Production et du festival Sion sous les étoiles, est sceptique. Pour son événement qui prend place tous les étés en Valais, il annonce ne pas vouloir descendre en dessous de 7000 personnes par soirée, soit la moitié de la capacité normale du festival. «Plus bas, ce n’est pas dans notre ADN», affirme-t-il. Et pour les organisateurs, l’incertitude règne. Car même une fois les restrictions annoncées pour les événements culturels en Suisse, il reste probable que le festival soit annulé à la dernière minute, en cas de nouvelle flambée des cas. Une telle situation poserait la question de la prise en charge des nombreux frais déjà engagés par les festivals.

Mars comme point de non-retour

Car, comme l’explique Michael Drieberg, ce sont d’importantes sommes qui sont engagées par les organisateurs, déjà dès le mois de mars. «Pour nous, c’est le point de non-retour car il faut commencer à payer les différents prestataires pour les infrastructures», explique le directeur de Sion sous les étoiles. Une décision devra donc être prise au plus vite par le comité d’organisation qui attend encore des annonces du gouvernement. Michael Drieberg souhaiterait que la Suisse, à l’instar de beaucoup de pays européens, se lance dans les «concerts test» afin d’évaluer le danger de ces rassemblements. «En Allemagne, un concert avec plus de 6000 personnes a été organisé. Il y avait des personnes positives dans la salle et pourtant, aucun cas de contamination n’a été détecté». 

Des concerts dans son canapé

Des tests qui donnent de l’espoir, donc, quant à l’éventuel retour des concerts. Mais l’été 2021 ne verra certainement pas des événements comme ceux que l’on connaissait avant la pandémie. Port du masque, concerts assis et distances entre les spectateurs pourraient bien devenir une norme. Michael Drieberg rappelle qu’aux Etats-Unis, les concerts se font déjà beaucoup assis, pour des questions de sécurité. «Cela poserait tout de même un problème de rentabilité… et de plaisir», souligne-t-il.

Autre dimension amenée par le covid: le streaming. Payer une place pour assister à un concert depuis son salon, la nouvelle réalité des amateurs de musique? «Nous allons privilégier le streaming non pas pour remplacer le live mais comme complément. Si les jauges de spectateurs sont petites, il sera possible de vendre des billets moins chers pour les personnes souhaitant assister au concert à distance.» Michael Drieberg y voit d’ailleurs une similitude avec le sport. Si rien ne remplace l’ambiance d’un stade plein à craquer, beaucoup regardent déjà les grandes finales de football à la télévision. 

 

Léa Frischknecht