Genève

Nicole Castioni: «J'ai réussi à m'enfuir»

14.02.2019 19h23 Rédaction

Nicole Castioni, scénariste et écrivaine, était la grande invitée du Geneva Show. En 2018 elle publie «Balance ton âge». Livre qui se veut libérateur et parle ouvertement de sujets tabous.

Nicole Castioni

«La masturbation pour mieux dormir»

Elle conseille notamment : «la masturbation avant de dormir». Interrogée sur des propos qui peuvent choquer elle répond: «l’idée n’est pas de choquer, l’idée c’est de parler des choses naturelles d’une façon naturelle, je ne pense pas que c’est vulgaire». Ce livre est fragmenté en 5 chapitres: «Câlinez», «Aimez», «Cocooningez», «Osez oser» et «Philosophez». L’écriture a une fonction thérapeutique pour l’écrivaine: «il faut savoir que j’ai écrit ce livre parce que j’étais complètement déprimée d’avoir 60 ans».

«J'étais en train de mourir»

«J'ai été abusée pendant 5 ans»

Elle revient sur une enfance compliquée: «J’ai été abusée pendant 5 ans, de l’âge de 5 ans à mes 10 ans au sein de ma famille, on appelle cela un inceste». A vingt ans, elle plonge dans un double enfer: drogue et prostitution. Bilan : 5 années sur la rue Saint-Denis et deux overdoses. «A un moment il fallait que je parte, que je me soigne», raconte-t-elle. Au fond du gouffre, elle réussit à s’enfuir et retourne à Genève. 

La battante raconte: «Je trouve que je m’en suis bien sortie… Après c’est vrai que les conséquences ont été terribles».

 

«Mon mari a choisi l'heure et la date de sa mort»

De retour en Suisse en 1993, elle s’engage au sein d’une organisation luttant pour les femmes prostituées. De nombreuses mésententes avec certains collaborateurs écourtent l’expérience: «Cela s’est mal passé», raconte-t-elle.

Débute alors sa carrière politique. En 1993 elle est élue au Grand conseil. Elle y reste jusqu’en 2001. Par la suite elle arrive jusqu’au Tribunal criminel de Genève où elle se bat, en tant que juge pour tous ceux qui, comme elle, ont connu un passé difficile. 

Veuve, elle revient brièvement sur l’euthanasie de son mari souffrant d’un cancer. «C’est un choix qui ne nous appartient pas, c’est-à-dire que c’est l’autre qui choisit et quelque part vous êtes l’accompagnante». «Non je n’ai pas une vie particulièrement lisse», dit-elle en ricanant.

Chris Coupland