Genève

«On a besoin d'argent pour payer nos courses»

24.03.2020 18h27 Rédaction

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Genève est une ville à l’arrêt ou presque depuis l’annonce du semi-confinement imposé par les autorités. Alors que des mesures de compensation financière ont été annoncées pour les travailleurs indépendants, les taxis, confinés pour la plupart d’entre eux, ne sont pour le moment pas assurés de toucher d'assurance pertes de gain. Taxis, une profession entière sinistrée où l’argent manque pour assurer la vie quotidienne. 

Genève, une ville fantôme

Les yeux rivés sur les informations, Hatem est confiné chez lui, comme le reste de la population. Ce chauffeur de taxis propriétaire de deux autres bonbonnes jaunes est à l’arrêt alors que le canton a autorisé les taxis à travailler. "Sur le terrain y'a plus de clients. La ville est presque à l'arrêt, l'aéroport et la gare sont presque fermés. Il n'y a plus de travail. Genève est une ville fantôme", explique-t-il.  

Taxis pas considérés comme des indépendants

Financièrement, le taximan n’avait jusque là pas d’inquiétude. Conseil fédéral et ministre genevois de l’économie avait assuré vendredi que la profession bénéficierait de l’assurance perte de gain en tant qu’indépendant. Mais voilà, hier au moment de remplir le formulaire de l’AVS, c’est le choc. Les taxis ne figurent pas dans cette liste. Choqué, Hatem s'étonne: "Il ne nous ont pas placé avec les indépendants, comme les salons de massages, les coiffeurs et les autres indépendants. On est nulle part."

Je n'ai plus de liquidités pour payer mes courses

Aujourd’hui Hatem est à court de liquidités, ce père de famille se trouve dans une situation difficile. "Je n'ai plus de liquidités pour payer ses courses." De son côté, la représentante du syndicat des taxis genevois, tire la sonnette d’alarme. Elle demande une intervention urgente du canton: "les chauffeurs de taxis n'arrivent plus à subvenir aux besoins de leurs familles. Si on ne sort pas pour travailler on ne ramène rien pour les nourrir. Nous voudrions que l'état nous aide fiancièrement. La situation est critique."

Pierre Maudet furieux 

Cette situation a courroucé Pierre Maudet, sur les réseaux sociaux le ministre de l’économie se dit furieux et annonce vouloir combattre une approche de la Berne fédérale qu’il juge "injuste et déloyale." 

 Aujourd’hui, Alain Berset en visite aux HUG a calmé le jeu sur. Le Conseiller fédéral a affirmé que les taxis ne seront pas oubliés. La grande majorité des taxis genevois sont confinés chez eux, ou pour une petite partie à l’arrêt dans l’attente désespérée de clients. Des clients qui à Genève sont rares. 

Denis Palma