Genève

Photographe de presse: la beauté des rencontres

09.10.2020 17h54 Rédaction

image

C’est un métier auquel nous sommes exposés tous les jours mais que l'on connait finalement assez peu. Le quotidien des photographes de presse ressemble à une course après l’actualité. De jour, entre rendez-vous et conférences de presse, mais aussi de nuit, lorsque les incendies se déclarent par surprise. C'est surtout un métier qui prend place sur le terrain, au plus près des faits et des acteurs. Car au-delà du fait divers et de la quête de la «belle photo de Une», il y a l’humain, les rencontres.
Ce n’est pas Laurent Guiraud qui dira le contraire. Durant les deux décennies pour lesquelles il a œuvré pour la Tribune de Genève, le photographe a rencontré pas mal de monde. Des personnalités publiques, évidemment, mais aussi des anonymes. Ce sont d’ailleurs les rencontres qu’il affectionne le plus. 

Antoinette était une anonyme. Lorsque le photographe localier frappe à sa porte, c’est pour un fait-divers sordide. À 83 ans, la femme avait été agressée chez elle: frappée, ligotée et laissée pour morte dans sa baignoire, elle avait du être hospitalisée. Mais malgré l’horreur des faits, le moment est très fort. Si beaucoup de ces rencontres sont souvent éphémères, c’est une vraie relation qui va se nouer entre Laurent et Antoinette. Quelques jours après la parution de l’article, le photographe lui apporte plusieurs exemplaires du journal, avec sa photo. «J’ai trouvé une troisième grand-mère», raconte Laurent Guiraud qui est ensuite retourné manger plusieurs fois chez l’octogénaire. Si Antoinette est aujourd’hui décédée, elle a profondément marqué le photographe. «C’était superbe. Merci la vie!» 

 

Léa Frischknecht