Genève

Pierre Beck veut «faire reconnaître la souffrance existentielle»

14.10.2019 16h09 Rédaction

image

Les faits remontent à 2017. Après avoir aidé un couple de personnes âgées à se suicider alors que l’épouse n’était pas gravement malade, Pierre Beck, le vice-président d’EXIT Suisse Romande, avait été condamné à 120 jours amende. Aujourd’hui il s'oppose à cette peine. L’audience s’est déroulée ce matin. 

Aux yeux du Ministère public, le médecin a manqué à son devoir et failli à la déontologie. En administrant la potion létale à une octogénaire refusant de survivre à son mari en fin de vie, Pierre Beck a dérogé à un critère : celui de grande souffrance dû à une pathologie, critère requis pour un tel acte. 

Le suicide de couple, une situation délicate

Oui, le médecin et vice- président d’Exit le reconnaît. Mais s’il le fallait, il le ferait à nouveau. Car c’est par conviction que Pierre Beck a décidé d’accompagner ce couple d’octogénaire dans une fin de vie plus digne. C’est aussi par conviction qu’il s'oppose à sa peine aujourd’hui. Au-delà de la souffrance dûe à une maladie ou un handicap, il souhaite que l'on reconnaisse la souffrance existentielle de sa patiente. 

Alors que l’avocat de Pierre Beck plaide l’acquittement, le Ministère public, lui, maintient les 120 jours amendes infligés au prévenu. Le verdict sera rendu jeudi midi. 

 

Julie Zaugg