Genève

Pour Barbara Polla, le confinement est une prison douce

03.05.2020 19h16 Rédaction

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Sa prochaine exposition s’appelle « Entrouvert » et traite de ce moment particulier que nous vivons, quelque part entre enfermement et liberté. La galeriste et médecin Barbara Polla considère-t-elle que l’humanité, aujourd’hui largement confinée, est en prison? «Le confinement a donné une expérience de ce qu’est la prison. Mais c’est une prison douce, chez nous, avec la possibilité de penser et de rêver la liberté. En prison, c’est autrement.» Il faut dire que Barbara Polla connait bien le milieu carcéral. Lors de son premier contact avec la prison, elle avait 17 ans. Cette cellule étroite habitée par dix détenus a eu de profonds impacts sur ses engagements. «En deux secondes, j’ai compris que la prison pouvait détruire les hommes», affirme-t-elle.  

Barbara Polla a ensuite consacré sa vie à la liberté. Au Conseil national d’abord, puis à travers l’art. Si, à l'époque, ses projets pour abolir la détention administrative n’avaient pas abouti, Barbara Polla est persuadée que l’expérience du confinement va impacter le regard que nous portons sur la question de la prison. Le moment idéal donc, pour la galeriste, de présenter son exposition. Plusieurs artistes y présenteront des œuvres sur la thématique de la liberté dont Jhafis Quintero, ancien détenu au Panama. Une belle note d’espoir puisque, comme l’explique Barbara Polla, Jhafis Quintero «a représenté le Panama à la biennale de Venise, dix ans après sa sortie de prison. »

 

 

Léa Frischknecht