Genève

Pour l'économie, «on est comme en temps de guerre»

05.04.2020 20h03 Rédaction

image

Conséquence directe de la pandémie de COVID-19, les bourses s’effondrent de manière extrêmement rapide. Un phénomène que Michel Juvet, associé de la banque Bordier et cie, explique par deux facteurs. Premièrement, parce que la bourse «c’est la somme de toutes les croissances de tous les bénéfices de toutes les entreprises. Quand la croissance s’arrête, les bénéfices aussi et les prix de la bourse doivent s’adapter à cette nouvelle situation.» Deuxièmement, la peur. Cette panique qui gagne les individus les pousse à vendre.

En quelques semaines, l’économie a été complètement arrêtée de manière simultanée sur toute la planète. «On est comme en temps de guerre», explique Michel Juvet. Dans cette situation de crise, le banquier est impressionné par les solutions proposées par la Suisse: «Nous avons un système bancaire efficace qui a extrêmement bien réagit.» Avec les prêts à taux 0 proposé par les banques et la Confédération, le pays a accordé, en une semaine, le montant total de crédit d’une année. Ce sont ces prêts et le temps qui permettront de guérir les cicatrices de l’économie. 

Comme beaucoup dans son domaine, Michel Juvet souhaite un redémarrage plus ou moins rapide de l’économie qui ne peut, selon lui, rester plusieurs mois à l’arrêt. Toutefois, celle-ci restera marquée par les événements et, selon Michel Juvet, les états risquent de faire preuve de plus de souveraineté après cette crise. «L’état souverain va s’accentuer car c’est lui qui répond aux problèmes de l’urgence.» Une forme de retour au bon sens mais également un réel risque. Michel Juvet le rappelle, les dettes de beaucoup de pays européens et des États-Unis, vont exploser. Dès lors, ces Nations auront le choix entre augmenter les taxes ou se tourner vers les banques centrales, au risque de faire dévaluer les monnaies locales. Pour Michel Juvet, ce sont, dans tous les cas, les citoyens qui paieront les pots cassés. 

Léa Frischknecht