Genève

Près de 2 millions de Suisses concernés par le chômage partiel

01.05.2020 19h11 Rédaction

image

Les traditionnels cortèges du 1er Mai ont été annulés mais cela n’a pas empêché ceux qui le voulaient de manifester. Pierre-Yves Maillard, président de l’Union Syndicale Suisse, était aujourd’hui à Zurich où la population a fait du bruit aux fenêtres et balcons. Mais avec la crise liée au COVID-19, l’heure n’est pas vraiment à la fête pour Pierre-Yves Maillard. 

 

Tous les secteurs en difficulté

La situation économique actuelle est sans précédent. Tant l’industrie d’exportation que l’économie intérieure sont durement touchées. Selon le président de l’USS, ce sont aujourd’hui près de deux millions de personnes concernées par le chômage partiel et des indépendants dans de grandes difficultés. Le chômage augmente et un million de personnes doivent vivre avec un salaire réduit d’au moins 20%. 

Pour venir en aide aux travailleurs et travailleuses, syndicats et patrons sont en discussion constante. Pierre-Yves Maillard se réjouit d’avoir pu obtenir l’élargissement du chômage partiel ainsi que d’un congé parental pour les parents qui n’avaient pas de solutions de garde. Toutefois, il considère que ces mesures ne suffisent pas. «On a l’impression que tous les freins se remettent en place alors qu’il faut aller encore plus loin. Le pire serait d’avoir investi tous ces milliards et que les postes de travail soient tout de même perdus», déplore le président de l’USS. 

Alors comment aller plus loin? «Le plus concret serait une compensation du chômage partiel à 100%, au moins pour les bas salaires, jusqu’à 4000 francs. Il faut redonner confiance aux gens et redistribuer le pouvoir d’achat.» Une autre mesure avancée pourrait être un soulagement de la prime maladie que Pierre-Yves Maillard considère comme «l’impôt le plus injuste et celui dont la baisse serait la plus efficace.»

 

Deux avancées sociales majeures 

Le président de l’USS espère que cette crise apportera deux progrès sociaux en Suisse : une revalorisation des métiers féminins avec des conventions collectives de travail dans tout le pays pour les métiers des soins et de la vente notamment ainsi que l’amélioration de la protection sociale des employés et indépendants face au risque de maladie et d’accident. 

 

Léa Frischknecht