Genève

Ramadan, Maudet, notes de frais : une année d'affaires à Genève

18.12.2018 18h42 Rédaction

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Affaire Ramadan

 Le 11 mars 2018, un courrier met le feu aux poudres au département de l’Instruction publique. Quinze co-signataires associatifs et politiques dénoncent l’inaction du DIP. Quelques mois plus tôt, d’anciennes élèves genevoises du professeur Ramadan avaient dénoncé les abus subis entre 1984 et 2004 au collège de Saussure. Le DIP est accusé de ne pas vouloir faire la lumière sur les dysfonctionnements de cette époque. 

Le 12 mars, Anne Emery Torracinta refuse de lancer une enquête administrative. Puis rétropédalage le lendemain alors que l’affaire enfle et les commentaires fusent. Deux experts indépendants sont finalement nommés une semaine plus tard.

Parallèlement, le DIP s’enfonce dans la crise avec une autre affaire impliquant la secrétaire générale du département, Marie-Claude Sawerschel. Cette dernière était directrice du collège de Saussure en 2013, au moment où une autre élève était victime d’un professeur. De plus, la presse révèle que Marie-Claude Sawerschel aurait favorisé son compagnon dans un mandat pour le DIP. La ministre de l’Instruction publique lui demande de démissionner. La secrétaire générale juge qu’elle a été un fusible dans cette histoire. La crise perdure jusqu’en mai, à l’arrivée d’une autre affaire d’une toute autre ampleur. 

Affaire Maudet 

Tout commence officiellement le 11 mai 2018. La Tribune de Genève sort le premier article concernant le voyage de Pierre Maudet à Abu Dhabi en 2015. Le journal s’interroge sur le caractère réellement privé de ce séjour. Le conseiller d’Etat y aurait rencontré des officiels sur place.

Pierre Maudet défend la version du voyage privé, tout en admettant qu’il a été payé par un tiers. Malgré tout, le 22 mai il est désigné Président du conseil d’Etat. Puis c’est la trêve estivale avant le 30 août, date du fameux communiqué du ministère public. La justice genevoise annonce qu’elle veut poursuivre Pierre Maudet. L’annonce fait l’effet d’une bombe. Le conseil d’Etat se réunit en urgence.

Le 5 septembre, toute la presse est là pour le point presse du conseil d’Etat. Le gouvernement retire des prérogatives à Pierre Maudet. C’est le soir même qu’il vient s’expliquer en direct sur notre antenne : "Je dois dire que j'ai caché une partie de la vérité". 

Malgré tout, le conseil d’Etat prend d’autres mesures. Pierre Maudet perd cette fois la police, l’aéroport et surtout la présidence le 13 septembre. Elle est confiée à Antonio Hodgers. 

Dès lors, d’autres informations sortent sur le financement de campagne et de sondage pour Pierre Maudet, et des soupçons de fraude fiscale.

Le ministre est lâché par le PLR suisse qui lui demande de démissionner. Puis c’est au tour du PLR genevois de le faire. Mais Pierre Maudet résiste. Il dit vouloir s'en remettre uniquement à la base et prône toujours la présomption d'innocence. La fameuse assemblée extraordinaire convoquant les militants aura lieu le 15 janvier prochain. Cette date pourrait être celle d’un changement de ligne. 

Barazzone et Abu Dhabi

Abu Dhabi n’a pas séduit que Pierre Maudet. Le conseiller administratif Guillaume Barazzone est lui aussi pris la main dans le sac. Le 17 octobre, il affirme devant le conseil municipal que son voyage de novembre 2017 était privé. Mais il a en fait  rencontré des officiels sur place.

Notes de frais de la ville de Genève 

Les choses se corsent encore pour Guillaume Barazzone avec l’affaire des notes de frais. Le 1er novembre, la cour des comptes publie un rapport accablant pour les magistrats de la ville. On y découvre leurs notes de frais, plus ou moins justifiées dont des dépenses personnelles. Finalement, les notes de frais des dix dernières années sont publiées. Le conseil d’Etat révèle lui aussi les siennes. 

Une année chargée en affaires qui aura certainement eu comme vertu d'imposer à l'avenir plus de transparence de nos élus.